La Chambre de Commerce Tuniso-Britannique a organisé un petit-déjeuner débat qui porte sur « La stratégie de l’industrie, opportunités et défis, en présence de Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PME. Lors du débat, le ministre a tenté de répondre aux interrogations des intervenants. Malgré la situation difficile du secteur, les lueurs d’espoir ne manquent pas.
Lors de son mot de bienvenue, Foued Lakhoua, président de la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie, a tenu à préciser que le thème choisi par le Conseil des Chambres mixtes est d’une importance considérable pour la Tunisie qui aspire légitimement à asseoir les fondements d’un secteur industriel diversifié compétitif et porteur d’une valeur ajoutée.
Pour l’intervenant, sept ans après la révolution, le temps est venu pour que la Tunisie repense sa stratégie industrielle qui a atteint ses limites et pour se remettre au travail, seul vecteur de création de croissance, soutinet-il. « Pour nous chef d’entreprises, avant même de parler d’avenir et de stratégie, il faut sauver le tissu industriel qui se trouve face à plusieurs défis », dit-il.
Industrie : et pourtant les investisseurs campent sur leurs positions
Foued Lakhoua a considéré que malgré l’adoption de la nouvelle loi sur l’investissement, l’environnement des affaires demeure hostile à la création d’entreprises et à la libre initiative, « comment favoriser la montée en gamme de notre industrie avec une administration qui tâtonne et parfois bloquante, des procédures nombreuse et souvent opaques , un cadre fiscal contraignant ? Avant même de parler d’innovation dans l’industrie tunisienne, il faut prendre en considération les préalables », dit-il.
Par ailleurs, l’intervenant a indiqué qu’en dépit des atouts dont la Tunisie dispose (cadre incitatif, site compétitif, disponibilité des ressources humaines) elle présente encore des handicaps qui nuisent à son attractivité. Face à cette situation, les propositions de Foued Lakhoua sont bel et bien claires : « Nous considérons qu’il faut éliminer tous ces obstacles et mettre en œuvre une nouvelle génération de réformes structurelles ».
Industrie tunisienne entre blocages et atouts
De son côté, Mehdi Ben Abdallah, président de la Chambre de Commerce Tunis-Britannique, a considéré que l’industrie est un sujet d’actualité. Pour lui la Tunisie est capable de mener à bien sa transformation économique et politique à la fois et vu se atouts : un positionnement géographique stratégique, une population compétente.. Cependant, il faut du courage pour savoir prendre les décisions difficiles et douloureuses », estime-t-il.
Mehdi Ben Abdallah n’était pas sans afficher son optimisme tout en étant vigilant. Cet optimisme est justifié par le dynamisme des nouvelles générations qui permet de constater l’émergence d’un nouveau tissu entrepreneurial, d’après l’interlocuteur.
Prenant la parole, Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PME, a fait savoir que la promotion de l’initiative privée est l’un des axes de travail du ministère. Dans cet axe, il est question de transformer l’industrie tunisienne et booster l’exportation et les secteurs compétitifs. A cet égard, il a rappelé que le secteur privé joue un rôle importante de locomotive de l’investissement et dans ce cadre, le gouvernement n’est qu’un facilitateur pour le secteur privé.
En ce qui concerne l’entité industrielle en Tunisie, le ministre a précisé que le nombre est 2000 unités industrielles qui exercent en Tunisie. Il s’agit d’un chiffre important, considère le ministre. Sur un autre volet, il a considéré que la mise en place d’unités de production dans les zones de développement est prioritaire.
Répondant à une question relative à la fuite des cerveaux, il a considéré que les Tunisiens qui excellent à l’étranger sont capables d’être de bons ambassadeurs pour la Tunisie. Dans le même contexte, le ministre a fait savoir que pour garder les compétences tunisiennes, il faut leur donner des incitations. Dans la même approche, il a rappelé que « le salaire de l’ingénieur tunisien ne tient pas la comparaison avec son homologue allemand », regrette-t-il.