Outre la qualité de l’enseignement, l’abandon scolaire est également fortement lié à l’absence de préscolarisation des enfants, laquelle est concentrée dans les métropoles. Le nombre de décrocheurs a dépassé en 2015 les cent mille élèves. Face à cet échec aucune solution n’est envisageable pour résoudre le problème de décrochage scolaire depuis l’indépendance. Le décrochage engendre des coûts sociaux.
Rencontré lors de la conférence-débat ayant pour thème « Vers moins de discrimination sur le marché du travail en Tunisie » organisé par l’Association Mena Youth Policy Research Center, Mustapha Kamel Nabli, ancien gouverneur de la Banque centrale a soulevé que le décrochage scolaire ne concerne pas seulement le ministère de l’Education, mais tous les ministères. Il déclare: « Il s’agit d’une question nationale. Cela doit être pris en charge par le gouvernement dans sa totalité. Cela ne doit pas être délégué à un ministère pour qu’il se débrouille. C’est la prise de conscience. Or c’est l’ensemble de la société et le gouvernement qui doivent prendre en charge la question, qui est importante ».
Il a poursuivi : » Si on ne traite pas la question d’une façon systémique avec tous ses aspects y compris l’école qui doit être un endroit attrayant pour l’élève, on ne résout pas le problème. Et oui, la question d’aujourd’hui est une priorité nationale, même si cela a un coût ».
Selon lui, les politiques doivent être conscients et donner l’importance à ces questions et la traiter d’une façon systématique et organisée.
Evoquant l’intelligence artificielle, ou ce qu’on appelle la révolution 4.0, le monde d’aujourd’hui change à grande vitesse. Que faut-il faire pour rattraper le temps et être en phase? A cette question, M. Nabli a fait savoir que le monde est en train de changer.
Il ajoute: « On ne peut pas se permettre en Tunisie de continuer d’avoir une population active d’employés dont la moitié n’a pas fait l’école de base. Il faut se préparer dès maintenant à l’avenir où l’intelligence artificielle qui sera un facteur dominant dans l’économie mondiale. Notre population doit avoir un niveau d’éducation plus élevé et de meilleure qualité.
Et de conclure: « Il faut qu’on crée les conditions nécessaires en améliorant la qualité de l’éducation ».