Certaines substances n’ont jusqu’à présent pas révélé toute l’étendue de leur méfaits. L’alcool en fait partie , dont les effets néfastes sont dévoilés à mesure que la recherche s’y intéresse . Cette substance fortement incriminée dans les maladies du foie, n’est souvent pas vue sous cet aspect notamment chez les adolescents.
Des chercheurs du Karolinska Institute (Suède) ont étudié les conséquences d’une consommation d’alcool sur le foie, chez 49000 adolescents de sexe masculin âgés entre 18 ans et 20 ans recrutés entre 1969 et 1970 durant une période de 39 ans.
Les données ont indiqué qu’une consommation d’alcool précoce était associée à un risque accru de développer une maladie hépatique sévère. Après 39 ans de suivi, 383 hommes avaient développé une maladie hépatique sévère à savoir une cirrhose du foie, des maladies hépatiques décompensées (carcinome hépatocellulaire, ascite, varices œsophagiennes, syndrome hépatorénal ou encéphalopathie hépatique), une insuffisance hépatique ou sont décédés par maladie hépatique.
L’étude publiée dans la revue médicale Journal of Hepatology, révèle que le risque est dose-dépendant, sans effet de seuil et est plus prononcé chez les hommes consommant deux verres par jour, soit environ 20 grammes d’alcool. Par ailleurs les résultats avant ajustement pour l’indice de masse corporelle, la consommation de tabac, l’utilisation de narcotiques, la santé cardiovasculaire et la capacité cognitive, montrent que le risque apparait avec une consommation quotidienne d’alcool aussi basse que six grammes par jour.
Des résultats qui concordent avec les nouvelles recommandations de l’agence Santé Publique France et de l’Institut national contre le cancer, qui préconisent de consommer dix verres standards par semaine pour les hommes comme pour les femmes, ce qui correspond sur une semaine à un verre et demi par jour, l’abstinence totale chez la femme enceinte et de consommer de l’alcool le plus tard possible pour les adolescents.
« Si ces résultats conduisent à abaisser les seuils de consommation d’alcool « sûre » chez les hommes, et s’ils adhèrent aux recommandations, nous pourrions assister à une réduction de l’incidence des maladies alcooliques du foie à l’avenir », explique le Dr Hagström auteur de l’étude.
Changer de regard sur la consommation d’alcool chez les adolescents souvent tolérée car considérée comme un premier rituel d’entrée vers l’âge adulte, devient au vu de ces résultats une nécessité, car il faut bien admettre qu’il y a bien d’autres moyens moins nocifs pour se préparer à devenir adulte.