Mohamed El Azizi, directeur général de la Banque africaine de développement (BAD) pour l’Afrique du Nord, est revenu sur la vision de la BAD pour l’Afrique, dans le cadre d’un panel lors de la réunion du FITA 2018, hier, 6 février.
Pour lui, la BAD ambitionne la construction d’un continent stable, prospère et intégré avec des économies diversifiées pleinement actives dans le cadre des investissements et des échanges mondiaux. Il s’agit aussi de faciliter les échanges entre les pays africains. La stratégie de la Banque africaine de développement se base sur le soutien des pays africains pour une transformation structurelle et l’atteinte des objectifs.
Au niveau du commerce, le directeur régional a fait savoir que la BAD a réalisé des études spécifiques sur le sujet. Les grandes priorités stratégiques sont : éclairer l’Afrique, nourrir l’Afrique, l’industrialiser et améliorer les conditions de vie des populations. Au niveau du commerce, la BAD a réalisé un certain nombre d’études. Il en ressort que la demande non satisfaite au niveau du financement du commerce est importante. « Nos estimations tablent autour de 120 milliards de déficit en 2015, un tiers des pays africains souffre du fait que le taux d’intérêt des crédits auprès des banques dépasse les 10%, les garanties sont très strictes et l’environnement économique et social ne permet pas d’améliorer davantage ce secteur », regrette-t-il. Pour cette raison, les échanges inter-africains ne dépassent pas 3,3% contrairement aux échanges avec d’autres pays non africains.
Alors que les échanges entre les pays asiatiques atteignent plus de 50%, le taux le plus faible d’intégration se trouve en Afrique du Nord, où les échanges entre eux atteignent à peine 5%. Dans d’autres régions d’Afrique, ce taux arrive à 27%, comme en Afrique de l’Est par exemple.
Au niveau de l’investissement, l’interlocuteur a fait savoir qu’il existe un déficit de financement : « Toutefois, nous travaillons essentiellement pour améliorer le climat des affaires à travers des réformes et à travers un appui budgétaire pour pouvoir améliorer le climat des affaires. Nous oeuvrons à améliorer l’accès des entreprises aux infrastructures économiques parce que le déficit en infrastructure est énorme et là, il s’agit de la compétitivité du secteur privé », conclut-il.
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