Le président du Syndicat tunisien des médecins dentistes de libre pratique (STMDLP), Khaled Tanazefti, explique pourquoi le syndicat a pris la décision d’annuler la convention avec la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) à laquelle 2996 dentistes sont affiliés.
La révision des honoraires et des prix des actes
Le président du syndicat a fait savoir que l’article 2 de la convention précise qu’avant la fin de 2010, le syndicat et la CNAM devaient négocier ensemble la révision à la hausse des honoraires, compte tenue de la conjoncture économique relative à l’évolution du SMIG et le taux d’inflation. D’après le même article, cette augmentation devait prendre effet à partir du 1er janvier 2011. « On est en 2018 et les honoraires n’ont jamais été révisés », avance-t-il. De même, la majorité des produits utilisés par les dentistes sont importés. Ils sont très chers surtout avec la dévaluation du dinar tunisien. « Quelques produits coûtent maintenant le triple des prix de 2006 », précise-t-il.
Une nomenclature de maladies dentaire non-exhaustive
La nomenclature d’acte dentaire de la CNAM n’est pas exhaustive, affirme notre interlocuteur. Elle est rédigée par le ministère de Tutelle, à savoir le ministère de la Santé, le ministère des Affaires sociales, les facultés de médecine dentaire et les autres intervenants. D’après le président du syndicat Khaled Tanazefti, un ancien accord a été établi entre la CNAM et le syndicat afin d’élargir la nomenclature, pour englober d’autres actes dentaires comme la prothèse fixe qui ne figure pas sur la nomenclature et qui entraine, par conséquent, un non remboursement du client. « Plusieurs actes dentaires ne sont pas remboursés par la CNAM. Cela constitue une violation à l’accès à la santé et à l’article 38 de la Constitution », fait-il savoir.
De la nécessité de revoir le plafond du remboursement des soins dentaires
« A l’époque, la CNRPS a fixé un plafond de 100 dinars de soins dentaires et 200 dinars pour les prothèses, pour chaque membre de la famille, rappelle Khaled Tanazefti. Aujourd’hui, la CNAM a fixé un plafond annuel de 200 dinars par famille, toutes spécialités médicales confondues », dit-il. Ainsi le syndicat revendique la mise en place d’un plafond spécifique pour les dentistes, à l’instar des assurances privées (plafond soin dentaire et plafond prothèse, en dehors des autres soins médicaux). Par ailleurs, il a regretté que les actes dentaires ne soient remboursés qu’à hauteur de 50%, contrairement aux autres spécialités dont le remboursement atteint les 100%.
De quelle prévention et formation continue parle-t-on?
Pour notre interlocuteur, il faut développer les mécanismes de prévention dentaire pour éviter les dépenses coûteuses à la CNAM. « On demande que les enfants, jusqu’à l’âge de 12 ans, soient pris en charge entièrement, concernant les maladies dentaires. Cela leur évitera certaines pathologies. »
Il a rappelé que deux articles dans la convention parlent de la formation continue des dentistes, afin de fournir les meilleurs soins aux patients, à la lumière des nouveautés scientifiques. « Chose qui n’a jamais été entreprise », d’après notre interlocuteur.
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