La Fédération nationale du cuir et de la chaussure relevant de l’UTICA a lancé mardi un cri d’alarme pour interpeller le gouvernement afin de sauver le secteur. Il s’agit d’un secteur qui compte 251 entreprises qui emploient plus de dix ouvriers et dont 184 entreprises sont totalement exportatrices. D’après des chiffres fournis par la Fédération, le secteur comptait 450 entreprises avant la révolution.
Le secteur compte aujourd’hui 12 entreprises qui exercent dans le domaine de la tannerie, 167 entreprises dans le domaines des chaussures, tiges et accessoire et 72 entreprises dans le domaine de la maroquinerie et habillement. Ces entreprises emploient 47.800 personnes.
En ce qui concerne la production, le secteur a réalisé un chiffre d’affaires estimé à 1500 millions de dinars (cuir 100 MDT, chaussures, tiges et accessoires 1000 MDT, maroquinerie et habillement 400 MDT).
Il ne manque pas de réaliser de bonnes performances au niveau du commerce extérieur. En ce qui concerne les exportations réalisées en 2017, le secteur a enregistré un montant de 1222 MDT dont 660 MDT provenant de l’exportation des chaussures. Les principaux clients sont l’Italie, la France et l’Allemagne. Les investissements déclarés dans le secteur ont atteint 11,6 MDT.
Malgré ce potentiel considérable et une main d’œuvre qualifiée, le secteur demeure sinistré. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Fédération revendique, entre autres, l’application d’une loi qui date de 1995 relative à l’interdiction de la vente des chaussures de la fripe. D’après le président de la chambre nationale des fabricants des chaussures, Khemais Mitatou, la non- application de cette loi a causé une concurrence déloyale entre un secteur formel et le secteur informel.
D’après lui, 350 mille tonnes de chaussures de la fripe ont été importées en Tunisie, ce qui constitue une violation flagrante de la loi qui permet uniquement l’importation de 10 mille tonnes.
Dans le même contexte, il a avancé que les chaussures déjà utilisées peuvent nuire à la santé des consommateurs. Khemais Mitatou a regretté que les décisions prises par la présidence du gouvernement au profit du secteur, soient restées lettre morte et attendent encore les décrets d’application. Tout cela a causé, au cours des dix dernières années, une chute de 85% de production des chaussures. La dévaluation du dinar a provoqué une hausse des prix des matières premières. Rappelons aussi que parmi les revendications de la Fédération figure l’exonération fiscale à l’importation de la matière première.
Rencontré par leconomistemaghrebin.com, lors d’une journée d’étude sur les perspectives du secteur organisée à l’UTICA le 12 février 2018, des industriels spécialisés dans la fabrication des chaussures ont affirmé qu’ils peinent à honorer leurs engagements financiers à la suite de la chute des ventes.
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