Fathi Chamkhi, député du Front populaire à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), a exprimé, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, son pessimisme quant à l’adoption du projet de loi relatif à l’audit de la dette de la Tunisie.
Le député a rappelé que le projet de loi, qui vise l’audit de la dette de la Tunisie depuis juillet 1986, a été déposé au bureau de la commission des finances à l’ARP depuis juin 2016. Ce projet traîne encore dans les tiroirs de ladite commission, selon le député. « Je suis très pessimiste quant à l’avenir de ce projet de loi, surtout qu’il a été soumis au bureau de l’ARP depuis deux ans déjà », regrette-t-il.
Le projet de loi a été signé par 73 députés. « Tous les blocs parlementaires l’ont paraphé, à l’exception du mouvement Ennahdha« , fait-il savoir. Pour lui, la situation économique actuelle nécessite l’audit de la dette de la Tunisie et s’il s’avère qu’il existe des dettes odieuses, la responsabilité de l’endettement sera partagée entre les bailleurs de fonds et le gouvernement tunisien. Allant plus loin, M. Chamkhi soutient que les bailleurs de fonds de la Tunisie n’auraient jamais dû lui accorder de crédits, sachant pertinemment qu’ils étaient destinés à un dictateur. « Les bailleurs de fonds qui ont accordé des crédits à un dictateur savent parfaitement que tout crédit contracté l’est au nom du peuple tunisien. Et bien sûr le dictateur ne représente pas le peuple« , soutient-il. A partir de ce constat, le député considère qu’il est possible de déposer un recours contre ce genre de crédit.
Fathi Chamkhi a ajouté que l’audit de la dette permettra de répondre à une question essentielle, à savoir: «L’argent de la dette a-t-il été utilisé dans l’objectif principal pour lequel il a été contracté au nom du peuple tunisien? » S’il s’avère que la dette a été utilisée à des fins utiles (développement régional, création d’emplois, investissements publics et autres), la dette n’est pas odieuse dans ce cas de figure. Par contre, s’il s’avère que le crédit a été dilapidé, il s’agit à ce moment-là d’une dette odieuse. Le député a indiqué que le projet de loi en question s’inscrit dans le cadre de la transparence et de la bonne gouvernance.
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