Taoufik Rajhi, ministre-conseiller auprès du Chef du gouvernement, chargé du Suivi des Réformes majeures, est revenu sur la méthode utilisée par le gouvernement afin de réduire le sureffectif des fonctionnaires et, par ricochet, faire baisser la masse salariale.
Dans le cadre d’une journée d’étude qui porte sur «La stratégie du gouvernement d’Union nationale dans le domaine des grandes réformes de la Fonction publique et le départ volontaire », tenu, aujourd’hui, 9 mars à l’Ecole nationale d’administration (ENA), Taoufik Rajhi a affirmé qu’en janvier 2017, la présidence du gouvernement a mis en place une stratégie pour la réforme de la Fonction publique et la maîtrise de la masse salariale. Les axes de la réforme relative à la Fonction publique sont la modernisation de l’administration, la formation et la rationalisation du recrutement, affirme le ministre-conseiller. Taoufik Rajhi affirme par la même occasion que la présidence du gouvernement a choisi un cabinet international pour élaborer les orientations de cette réforme.
Revenant sur la maîtrise de la masse salariale, le chargé du suivi des grandes réformes a affirmé qu’elle passe par la rationalisation du recrutement. A cet égard, il a rappelé que la Tunisie a connu deux périodes de 2011 à 2014 et de 2015 jusqu’à maintenant. Pour la première période, le recrutement a connu une hausse due la suppression de la sous-traitance et l’ajustement des mécanismes 20 et 16 de travail. « De 2011 à 2014, il n’ y a pas eu d’augmentations salariales conséquentes», rappelle-t-il.
Cependant à partir de 2015, les négociations sociales étaient de retour avec l’entrée en vigueur d’un certain nombre d’accords signés auparavant, ce qui a fait monter en flèche le nombre des fonctionnaires et l’amplification de la masse salariale soit 15,7% du PIB correspondant à 16 milliards de dinars, précise-t-il, dont l’impact négatif se répercute sur un certain nombre de secteurs tels la santé, l’enseignement et les infrastructures qui nécessitent une intervention de l’Etat en profondeur. « Nous souhaiterions réserver une enveloppe de 150 millions de dinars pour améliorer les cantines, les services sanitaires dans les hôpitaux et pour un meilleur réseau routier », déclare-t-il.
De ce fait, désormais les recrutements n’auront lieu que s’il existe une garantie de productivité. De plus, sur quatre fonctionnaires partis à la retraite, un seul fonctionnaire sera remplacé. Ce mécanisme a été utilisé en 2017, 2018 et il est prévu de l’utiliser en 2019. En 2017, il a été appliqué mais pas pour les promotions de l’armée et de la police. De même, tout en affirmant la volonté du gouvernement de réduire le nombre des chômeurs, le ministre-conseiller a insisté sur la nécessité de garder une bonne qualité du service public.
Revenant sur le sujet de la retraite anticipée, Taoufik Rajhi a fait savoir que 6400 fonctionnaire y ont postulé dont 4600 ont été acceptés. Ils sont censés partir à la retraite en juillet 2018. Cette solution arrange les fonctionnaires, les syndicats et le gouvernement d’après Taoufik Rajhi avant d’affirmer qu’il s’agit d’un programme qui a incontestablement réussi, se félicite-t-il. « D’autres postulants ont manifesté leur intérêt. Il faut certainement encourager la candidature à ce programme qui arrange tout le monde », ajoute le ministre-conseiller.
36 salaires seront accordés aux fonctionnaires qui vont choisir l’option du départ volontaire à la retraite. Le ministre a fait remarquer à ce sujet que les banques n’accordent que vingt salaires à leurs agents optant pour le départ anticipé à la retraite. Il poursuit : « Même ceux qui n’ont uniquement qu’un mois ou trois mois avant la retraite peuvent bénéficier de ce mécanisme », précise-t-il, l’objectif étant d’atteindre une masse salariale de 12% du PIB d’ici 2020. Faisant une comparaison entre la Tunisie et le Maroc, il a affirmé que le Maroc n’a que 740 mille fonctionnaire pour 30 millions d’habitants.
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