Interpellé sur l’indépendance économique à la veille de la commémoration du 62ème anniversaire de l’indépendance de la Tunisie, Maher Belhadj, expert en géopolitique et économie monétaire, a apporté son éclairage sur la question aux lecteurs de leconomistemaghrebin.com.
L’expert en géopolitique et économie monétaire a commencé son analyse en définissant le terme « indépendance économique » par la réalisation de l’autosuffisance dans tous les domaines. Cela veut dire qu’un pays est capable de construire tout ce dont il a besoin sans recourir à d’autres pays. Notre interlocuteur soutient que même les États-Unis n’y sont pas parvenus.
Revenant sur le cas de la Tunisie, Maher Belhadj a cité l’exemple des relations franco-tunisiennes marquées par une interdépendance selon lui: «La Tunisie a besoin de la France et la France a besoin de la Tunisie», affirme-t-il. Pour l’expert, une indépendance économique totale n’existe pas réellement. Par contre, il est possible de parler de souveraineté et de dignité économiques, selon lui. A cet égard, il a souligné le fait que les relations économiques entre les pays doivent être d’égal à égal, dans le respect mutuel. A ce propos, Maher Belhadj a fait savoir qu’il est possible de changer les partenaires économiques et se passer d’un tel marché pour un autre marché, dans le cadre de l’exercice de la souveraineté économique.
A la question: «Existe-t-il une relation entre l’endettement et l’indépendance économique?», Maher Belhadj a rappelé que le problème se pose au niveau de l’endettement extérieur, étant donné que l’endettement extérieur est contracté et remboursé en devise. En cas de dépréciation du dinar, la Tunisie doit mobiliser un maximum de recettes pour pouvoir rembourser le crédit, poursuit-il. Dans la même perspective, il a indiqué que l’endettement n’est pas un problème en soi, s’il est orienté vers l’investissement pour créer de la richesse, contrairement au crédit orienté vers la consommation.
Continuant sur la même lancée, Maher Belhadj a rappelé que pendant l’époque de la Troïka, le gouvernement a eu recours à plusieurs crédits qui ont été orientés vers la consommation et les augmentations salariales, chose qui a nui à l’économie, en creusant le déficit budgétaire.
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