Les ouvriers des chantiers, qui ont commencé à travailler après la Révolution de 2011, tiendront aujourd’hui 19 mars, un rassemblement général à la Place de la Kasbah afin de revendiquer la régularisation de leur situation professionnelle.
Les ouvriers des chantiers de la période post Révolution 2011 revendiquent leur titularisation, à l’instar des ouvriers des mécanismes 16 et 21 et des ouvriers de chantiers de la période précédant 2011. Les protestataires refusent ainsi catégoriquement le système de la sous-traitance et toute autre forme de travail précaire.
Pour rappel, le nombre des personnes qui travaillent sous ces formes précaires est passé de 63 000 en 2010 à 125 000 en 2011. Malgré la titularisation d’un nombre important de cette catégorie d’ouvriers, le nombre de ceux qui attendent encore une titularisation reste non négligeable. Par ailleurs, le mécanisme 16, le mécanisme 21 et les ouvriers de chantiers représentent des formes de travail précaire. Le gouvernement, l’UTICA et l’UGTT ont signé un accord, avec l’Organisation internationale du travail (OIT) en juin 2017 qui les engagent à lutter contre toutes les formes de travail précaire et à préserver le travail décent.
Dans une récente déclaration, Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, a indiqué que le dossier des ouvriers des chantiers est un dossier difficile à gérer vu le contexte économique actuel et vu le manque d’entreprises privées dans les régions de l’intérieur. Il a affirmé, cependant, qu’il ne sera pas question de licencier les ouvriers.
Le ministre n’a pas manqué, par ailleurs, de dévoiler un certain nombre de dépassements. Lors d’une interview accordée au quotidien arabophone Assahafa, début du mois de mars, le ministre affirme qu’il s’est avéré que 2000 ouvriers de chantiers sont recherchés par la justice. Revenant sur la problématique de l’absentéisme et du manque de productivité, le ministre a cité de nombreux exemples pour étayer ses propos: 118 ouvriers de chantiers « travaillent » dans un centre de santé de base situé au sud tunisien et 121 gardiens « travaillent » dans une école primaire à Béjà, alors qu’ils ne sont pas présents.
Ainsi, entre revendications sociales et dépassements de toutes sortes, le dossier des ouvriers des chantiers ne présage pas un dénouement heureux qui arrangera l’Etat, à un moment où le gouvernement a mis en place des dispositifs pour inciter les fonctionnaires au départ volontaire.
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