La première partie de la séance plénière, tenue aujourd’hui à l’ARP, a été consacrée à la discussion d’un projet de loi relatif à l’approbation d’un accord de prêt de 100 millions d’euros, soit environ 300 millions de dinars, accordés à la Tunisie par la Banque allemande de développement en date du 25 septembre 2017, pour investir dans le secteur de l’eau.
Lors de cette séance, le député Marouen Felfel a souligné qu’il s’agit du 73e prêt qui passe au vote de l’ARP et reflète l’accélération de l’endettement. «L’endettement excessif est une fuite en avant. Ce crédit servira d’un appui budgétaire et non pas pour investir dans les ressources hydriques.»
S’adressant au ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, le député a considéré que l’endettement a accéléré la détérioration des acquis des différentes générations.
Selon Marouen Felfel, rien n’a été fait en matière de préservation du pouvoir d’achat des Tunisiens, de lutte contre le marché parallèle, de stabilité de la dette publique, du déficit de la balance commerciale et de la mise en place des grandes réformes dans l’administration, de la fiscalité et des caisses sociales…
Il a considéré que le retard dans l’avancement de ces priorités a provoqué une baisse continue du pouvoir d’achat. Ce retard reflète notamment la faiblesse de l’Etat dans l’application des lois et a contribué à l’augmentation, ces dernières années, de l’importation anarchique.
Et d’ajouter que rien n’a été fait en matière de lutte contre la corruption et les conflits d’intérêts dans l’administration tunisienne, l’organisation des circuits de distribution et de lutte contre la hausse des prix.
«Qu’a-t-on préparé pour les futures générations? Nous sommes entrés dans un cercle vicieux d’endettement et on a oublié la création de la richesse. Tous les gouvernements ont échoué à mettre le pays sur la bonne voie. Les prochaines générations payeront la facture de l’endettement», a-t-il regretté.
Pour finir son intervention, le député a déploré le manque de vision pour sortir de la crise. «Aujourd’hui, le pays n’est pas capables d’honorer ses engagements. Il faut, sans tarder, aller vers la restructuration des entreprises publiques qui présentent une grande charge pour l’Etat», a-t-il conclu.
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