La maladie de Parkinson gagne avec le temps du terrain et pas seulement chez le sujet âgé. En l’absence de traitement curatif disponible à l’heure actuelle, la recherche demeure active pour une meilleure compréhension de la maladie dans l’éventualité de trouver un traitement, mais aussi pour élargir les connaissances relatives à cette maladie et donc mieux cibler la prévention.
La Journée mondiale de la maladie de Parkinson, célébrée le 11 avril de chaque année, est non seulement l’occasion d’en savoir davantage sur cette maladie, mais également l’occasion de découvrir les nouveautés en matière de recherche.
La maladie de Parkinson mobilise les chercheurs du monde entier qui lui consacrent un nombre considérable d’études, dont deux qui ont fait largement parler d’elles récemment. La première étude, réalisée en France, publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) et éditée par l’agence sanitaire Santé publique France, a mis en évidence le rôle de l’exposition aux pesticides dans l’augmentation du risque de survenue de la maladie. Selon les auteurs de l’étude, « l’incidence de la maladie de Parkinson sur la population augmente avec la proportion de la surface des cantons consacrée à l’agriculture, notamment à la viticulture. Ces résultats suggèrent que l’exposition environnementale aux pesticides pourrait être associée à la maladie de Parkinson et que le nombre de cas de maladie de Parkinson attribuables aux pesticides pourrait être plus élevé que si seule l’exposition professionnelle était impliquée ». Si une relation de causalité n’a pas été démontrée, cette étude pourrait-elle faire espérer un meilleur contrôle de l’utilisation des pesticides dans le cadre de la prévention de la maladie ?
Par ailleurs, si le rôle potentiel de l’exposition environnementale a récemment été mis en évidence, allongeant la liste des facteurs de risque de la maladie, la recherche est d’un autre côté source d’espoir avec la possibilité de mettre au point un traitement prometteur.
Au CHU de Nantes des essais cliniques portant sur un traitement immunologique laisse envisager la mise au point d’un traitement curatif. Le traitement en question repose sur les mécanismes « classiques » du système immunitaire lequel, par le biais d’anticorps injectés aux patients, « attaque » les dépôts de protéines impliqués dans la dégénérescence des neurones des personnes atteintes par la maladie. « Le but est de ralentir le processus dégénératif, voire de le stopper si on arrive au tout début de la maladie », explique le Pr Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes et vice-président du comité scientifique de France Parkinson.
Ainsi, même en l’absence de solutions immédiates et concrètes, la recherche élargit le champ de connaissances relatives à la maladie de Parkinson et laisse envisager de ce fait la conception tôt ou tard d’un traitement efficace.