Le président de la centrale patronale Samir Majoul a participé aujourd’hui à la séance plénière de la conférence nationale sur les grandes réformes.
Cette conférence nationale a été l’occasion pour le président de la centrale patronale de tirer la sonnette d’alarme sur la situation économique du pays. « Notre marge de manœuvre est aujourd’hui très réduite. La situation nécessite d’agir en urgence avec du courage et de l’audace. Il faut commencer à appliquer les réformes nécessaires selon les priorités », dixit Samir Majoul.
Pour lui, la priorité des priorités consiste à faire face au déficit des finances publiques qui a toujours obligé les différents gouvernements à chercher des ressources financières pour honorer leurs engagements à travers l’augmentation des pressions fiscales sur les entreprises au détriment de leur compétitivité, de l’investissement et de la création d’emplois.
Le président de l’Utica s’est dit inquiet du déficit des finances publiques qui résulte essentiellement de la masse salariale, du déficit des entreprises publiques, du déficit des caisses sociales et de l’augmentation des subventions.
Lors de cette conférence nationale sur les grandes réformes, l’Utica a appelé à restructurer quelques entreprises publiques en manque de ressources financières à travers leur introduction en Bourse et à mettre en place un plan d’action, et ce, pour permettre aux entreprises une meilleure gouvernance. L’Utica a même proposé d’accélérer la vente des entreprises confisquées.
Pour les caisses sociales, l’Utica a proposé de mettre en place une nouvelle stratégie à moyen terme de sécurité sociale dans le secteur privé pour faire face au déficit de la CNSS. Cette stratégie devrait, selon le président de l’Utica, permettre de diminuer de 10 millions de dinars son coût de gestion à partir de l’année en cours. Ces mesures s’ajoutent à la nécessité de procéder à une réforme paramétrique (augmentation de l’âge de la retraite et autres…).
Au sujet de la subvention et de la justice sociale, l’Utica a proposé de procéder à la subvention des bénéficiaires à travers la mise en place des allocations familiales et non pas la subvention directe des produits. Dans le même sillage, la centrale patronale encourage le passage de l’économie informelle à l’économie formelle à travers le système de la sécurité sociale.
Le président de l’Utica n’a pas manqué de rappeler les principaux maux de l’économie tunisienne notamment la détérioration du climat des affaires, la dégradation de la notation souveraine du pays, l’économie informelle, le blocage des sites de production et la faiblesse de l’Etat dans l’application des lois qui ont beaucoup impacté le flux des IDE.
Pour relancer l’économie tunisienne, la centrale patronale a appelé à libérer l’investissement, adopter la loi d’urgence économique, relancer les projets bloqués, réviser la loi sur le PPP et celle relative à l’encouragement des exportations, réformer le système fiscal et réviser certains accords commerciaux.
Le président de l’Utica n’a pas manqué d’appeler à trouver des solutions urgentes à la situation difficile au Port de Radès. M. Majoual a, à la fin de son intervention, annoncé que la centrale patronale propose la révision du code des changes et l’organisation d’un dialogue national sur les mines et les énergies pour accroître la production des énergies renouvelables et relancer la production des phosphates et des hydrocarbures.
Le président de la centrale patronale n’a pas manqué de faire face à la problématique de financement des jeunes promoteurs.