Que retenir du dernier rapport du Haut comité de contrôle administratif et financier (HCCAF) pour les années 2016/2017, détaillé hier 11 avril, lors d’une conférence de presse présidé par le président du HCCAF. Le constat est flagrant: nos ministères et nos organismes publics sont en besoin urgent de réformes et d’interventions, notamment en ce qui concerne les infractions et les fautes de gestion.
Kamel Ayadi a affirmé que les fautes de gestion et les infractions ont un impact négatif sur l’économie, d’où la nécessité d’agir et de réformer. Pour lui, il ne suffit pas uniquement d’opter pour une démarche répressive, une démarche préventive et de sensibilisation se pose également, affirme-t-il. Revenant sur la corruption, le président du HCCAF a affirmé par la même occasion que la corruption est appréhendée par la société tunisienne d’un point de vue moral, alors que «la corruption provoque des pertes économiques à l’Etat et au secteur privé».
Kamel Ayadi a indiqué dans le même ordre d’idée, qu’il ressort de la lecture et de l’analyse du rapport que les fautes de gestion et les infractions les plus courantes sont au nombre de dix. Elles seront présentées, le 26 avril, à l’occasion du 25ème anniversaire du Haut comité de contrôle administratif et financier. Sans vouloir expliquer l’ampleur des fautes de gestion et des infractions, Kamel Ayadi s’est contenté uniquement de citer les fautes de gestion / infraction les plus récurrentes. Il s’agit des:
- Des heures supplémentaires «fictives»;
- Des congés de maladie;
- Des faibles identifications des besoins en matière de marché public;
- Du non respect des mesures de la concurrence loyale;
- Du non respect des règlements de privatisation des voitures et véhicules;
- Du manque de tenue du registre et des fiches de suivi de la maintenance des voitures et véhicules;
- De la faiblesse du suivi et du contrôle dans l’exécution des marchés publics;
- De la non tenue des états et dossiers administratifs actualisés du parc des voitures et véhicules.
Kamel Ayadi a affirmé que le rapport va être soumis à la Présidence du gouvernement. A cet égard, il a souhaité que les ministères travaillent sur l’amélioration de leur situation à partir des remarques existant dans le rapport. Lors d’une présentation, Hedia Azzouna, juge financier, a pris soin de présenter les axes majeures des infractions identifiées par le rapport : la gestion des biens, le recouvrement des sommes impayées, la gestion des achats, la gestion des ressources humaines, la gestion de système d’information.
Au rang des infractions citées, la SONEDE ne parvient toujours pas à recouvrir 38 millions de dinars correspondant au montant des factures de consommation d’entreprises publiques. Au niveau des ressources humaines, 200.000 dinars par an de rémunérations non justifiées sont octroyés aux agents de la société tunisienne des marchés de gros.
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