La libre circulation des capitaux et des investissements est l’une des libertés qu’offre la mobilité parce qu’on n’a pas besoin des frontières nouvelles et plus larges. La Tunisie se distingue par une économie relativement ouverte, qui a connu une croissance rapide des exportations et qui cible plusieurs marchés.
Certes, la Tunisie regorge d’idées et ne manque pas de talents. Elle possède de réels atouts pour attirer des investisseurs et réaliser une croissance rapide. Elle bénéficie de sa proximité géographique avec l’Europe, une main-d’œuvre jeune et compétente qui peut se renforcer grâce à un accès à une meilleure éducation et à la formation continue. Toutefois, des ruptures sont à faire sur plusieurs volets pour faciliter l’accès des investisseurs aux meilleurs services et intégrer le dynamisme international en matière de mobilité des capitaux et des investissements.
Les conditions et les moyens nécessaires pour atteindre cet objectif ont fait l’objet des débats du troisième panel de la XXème édition du Forum international de L’Economiste Maghrébin, organisée à Tunis le 19 avril avec la présence du ministre de l’Industrie et des PME Slim Feriani. Ce panel a été modéré par Aziz Mbarek, cofondateur d’AfricInvest.
Interpellé sur les conséquences de la conjoncture économique mondiale en Tunisie, Slim Feriani a cité l’exemple du Brexit comme une opportunité pour la Tunisie, notamment pour le secteur de l’agroalimentaire. « Le Brexit pourrait être un catalyseur pour le développement extérieur de la Tunisie », a souligné le ministre.
Pour Yassin Fall, directrice générale adjointe pour l’Afrique du Nord à la Banque africaine de développement (BAD), il y a des opportunités pour les pays africains qui doivent offrir des garanties aux investisseurs britanniques pour les attirer vers les pays africains. « La qualité de ses compétences devrait permettre à la Tunisie d’ouvrir des horizons plus larges », a-t-elle ajouté.
Que faire face à la petite taille du marché tunisien ?
Pour Afif Chelbi, président du Conseil des analyses économiques, rien ne s’oppose à ce que les petits marchés attirent des investisseurs. La Tunisie a surtout besoin de consolider ses capacités d’exportation : «Il y a des ruptures indispensables à faire pour que la Tunisie devienne une plateforme internationale. Il faut un écosystème favorable à l’émergence de clusters », a-t-il recommandé.
Mansur Zhakupov, directeur général de Total Tunisie, a affirmé qu’il y a un réel potentiel pour des investissements en Tunisie. C’est pourquoi, il faut s’ouvrir davantage au secteur privé. » Il est temps pour que la Tunisie prenne part à la recherche et l’innovation ».
Pour attirer des investisseurs potentiels vers la Tunisie, Antoine Sallé de Chou, Chef du bureau de la BERD en Tunisie, a recommandé d’éviter les politiques de change complexes, faire face à la complexité des procédures administratives et surtout savoir communiquer sur l’image du pays, et ce, à travers de bons messages et une meilleure promotion des atouts.
Aujourd’hui, la logistique est considérée comme étant un facteur clé dans l’encouragement des investisseurs et la compétitivité économique. L’amélioration des services et des infrastructures grâce à une gestion professionnelle, l’optimisation des coûts d’exploitation et la rationalisation et la facilitation des procédures douanières sont des éléments importants pour les opérateurs économiques.
Interpellé sur le coût de la logistique et la qualité des services dans les ports, notamment le Port de Radès qui assure environ 80% des échanges commerciaux de la Tunisie, Slim Feriani a fait savoir qu’il y a des travaux d’extension dans plusieurs ports tunisiens parce que l’amélioration de la qualité de la logistique est une priorité nationale. A la clôture des travaux du forum, le ministre a affirmé qu’il faut toujours une stratégie et une vision claire. «La mobilité est aujourd’hui primordiale », conclut le ministre.