La Chambre syndicale nationale des cliniques privées relevant de l’UTICA a organisé, vendredi 27 avril 2018, une conférence de presse au siège de la centrale patronale. L’objectif étant de mettre l’accent sur les négociations entre la chambre susdénommée et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) en vue notamment de la révision des tarifs appliqués par les cliniques privées.
Zakhama Boubaker, président de la Chambre a déclaré: « Les cliniques devront augmenter leurs tarifs de 30%, laquelle augmentation a été accordée par le ministre des Affaires sociales et qui reste non appliquée par la CNAM, en attendant l’établissement d’une position globale avec les cliniques concernant la révision périodique des tarifs, et ce, en fonction de leur situation économique et sociale ».
Par ailleurs, indépendamment de la hausse des 30%, les tarifs contractuels doivent être également révisés. M. Boubaker a rappelé que ces tarifs n’ont pas été revus à la hausse depuis 1995 pour la chirurgie cardiaque et d’agionplastie cardio-vasculaire (une pathologie qui touche le cœur et les vaisseaux sanguins), alors que la convention prévoit la nécessité de les réviser tous les 3 ans.
Il ajoute dans ce contexte que les négociations avec la CNAM se poursuivent mais le problème « c’est qu’on n’est jamais arrivé à une solution et la CNAM n’a jamais accepté à ce que la tarification soit révisée, alors que sur le plan conventionnel, il y a une nécessité d’une révision tous les trois ans ».
La prise en charge de la part de la CNAM pour la chirurgie cardio-vasculaire demeure à hauteur de 8 mille dinars, et pour les cliniques de 6 mille dinars alors que le coût réel des actes chirurgicaux dépasse les 15 mille dinars. Pour lui, la solution serait d’arriver à une même prise en charge de la chirurgie cardio-vasculaire pour les deux secteurs (public et privé) afin débloquer cette situation.
L’absence de révision de ces tarifs a provoqué des difficultés financières importantes menaçant ainsi la pérennité de l’activité des cliniques. De ce fait, les augmentations inquiétantes des charges (la majoration permanente et régulière des salaires des professionnels a atteint 91% depuis 1995) entraînent en l’occurrence une augmentation de la masse salariale de 40% alors qu’elle ne devrait pas dépasser 25%.
Où se situe le blocage?
A cette question, il répond: « Notre vis-à-vis est l’Etat et puis pour couvrir nos dépenses, nous devons prendre notre responsabilité à travers une augmentation de 30% de la Convention sectorielle ».
Rencontré en marge de la conférence de presse, Mohamed Hassine, directeur général d’une clinique privée, membre de la chambre syndicale affirme pour sa part, que le montant de la prise en charge de la CNAM accordé aux adhérents est loin d’être suffisant pour leur assurer la sécurité médicale ou de prise en charge en sein de la clinique. Il préconise une autre solution, à savoir, la mise en place d’un partenariat public-privé, en déclarant : « le partenariat public-privé est presque obligatoire ».
Il conclut: « On est conscient que la technologie de pointe est mieux avancée dans le secteur privé. Citons, à titre d’exemple, sa clinique, on y opère 400 actes chirurgicaux à cœur ouvert, contrairement aux hôpitaux qui leur manquent les équipements nécessaires. »
La santé est devenue la priorité des priorités et une urgence nationale. Cela dit, c’est le patient qui sera amené à payer !