La décision était très attendue pour bon nombre de personnes impliquées dans les questions d’écologie et pour laquelle des militants en faveur de l’environnement se sont longtemps mobilisés.
L’Union Européenne a donné l’exemple en matière de protection de l’environnement, en décidant d’interdire récemment trois néonicotinoïdes, des pesticides considérés comme dangereux pour les abeilles, par le vote de la majorité des États membres. Une mesure qui pèsera lourd en faveur des écosystèmes et de l’environnement, et surtout pour la survie des abeilles.
Les substances en question s’attaquent au système nerveux des insectes, ce qui conduit à une paralysie et à leur mort par la suite, décimant des populations entières d’abeilles à travers le monde. A la première lecture des faits, on y voit une simple baisse de production de miel, ou au pire, la disparition de ces insectes.
Seulement, les abeilles jouant un rôle crucial dans le domaine de l’agriculture, l’enjeu de cette interdiction prend donc un tout autre sens. Les abeilles sont en effet les vecteurs de la pollinisation, d’une extrême importance dans le domaine de l’agriculture.
Pas moins d’un tiers de l’alimentation mondiale dépendrait de cette pollinisation. Ainsi l’activité des abeilles est estimée à 153 milliards d’euros par an dans le monde, selon l’Institut français national de recherche agronomique (Inra).
Selon les données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, les abeilles ainsi que d’autres insectes pollinisateurs, permettent d’améliorer la production alimentaire de deux milliards de petits agriculteurs dans le monde, contribuant à assurer la sécurité alimentaire de la population mondiale.
Par ailleurs, il a été démontré que si la pollinisation était bien gérée dans les différentes petites exploitations agricoles, tous les autres facteurs étant égaux par ailleurs, les rendements agricoles pourraient croître d’une valeur médiane de 24%.
Après une forte mobilisation, les militants écologistes ne cachent pas leur joie, à l’instar d’Éric Andrieu, président de la commission Pesticides du Parlement européen: «C’est une décision très importante prise par l’Europe, on ne s’y attendait pas, mais j’en suis très heureux! L’Union Européenne montre qu’elle est capable de répondre présente quand il s’agit de biodiversité et de la santé de ses citoyens.»
Il s’agit d’un premier pas vers des mesures qui empêcheront l’extinction des abeilles; qui suivra et donnera l’exemple en matière d’écologie?