Le 3 mai 2018 célèbre la Journée nationale de la diplomatie pour laquelle elle a été créée le 3 mai 1956, un mois après l’indépendance de la Tunisie. La diplomatie tunisienne a permis de faire admettre la Tunisie au sein des institutions internationales, notamment de l’Organisation des Nations Unies, à l’époque du leader Habib Bourguiba. C’était l’âge d’or de la diplomatie.
Le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, a rappelé que l’action diplomatique consiste à sortir la Tunisie du climat économique assez délicat dans lequel elle se trouve et faire face aux défis, à travers le renforcement des relations avec des partenaires traditionnels et la recherche de nouveaux partenaires. Il ajoute qu’il s’agit de « consolider les liens avec les partenaires traditionnels, il est d’autant plus important d’avoir de nouveaux partenaires, en soulignant que la Tunisie vient d’être désignée membre de l’organisation économique de l’Afrique de l’Ouest ».
Il a également souligné: « La Tunisie reprend sa place à l’échelle nationale et internationale, notamment par le choix d’organiser le prochain sommet arabe, dont le dernier en date remonte à 2004, et le sommet de la Francophonie en 2020″. Evoquant l’intégration maghrébine à l’UMA, le chef de la diplomatie a rappelé qu’il est important d’aller dans ce sens.
Quant au volet de la Libye, M. Jhinaoui n’a pas manqué d’en parler, en affirmant que le centre d’intérêt de la diplomatie tunisienne réside dans la résolution pacifique du conflit libyen, et ce via la démarche qu’a lancé le Chef de l’Etat Béji Caïd Essebsi à maintes reprises. Il a fait savoir qu’avant la révolution, il y avait un libre échange entre la Tunisie et la Libye.
La Tunisie, l’UE et l’ALECA
Faire bouger les lignes sur la prospérité, l’économie, le commerce, mais aussi sur la libre circulation des personnes, tels sont les mots annoncés lors d’une récente interview du Chef de la délégation de l’Union européenne en Tunisie. Autrement dit, aller vers la facilité de visas qui est aussi une solution. Qu’en pense le ministre des Affaires étrangères?
A cette question, il a répondu à leconomistemaghrebin.com: « Nous avons organisé deux rounds sur la mobilité des personnes. Bien évidemment, nous avons expliqué à nos amis européens les conditions dans lesquelles nous devons avancer. D’ailleurs, nous leur avons déclaré que nous ne pourrions pas parler des accords de libres échanges approfondis, si nous ne prenions pas en considération la mobilité des personnes, une condition sine qua non de la réussite de ce projet euro-méditerranéen. Nous en sommes au début des négociations, nous avons commencé à mettre en place des catégories professionnelles dont l’objectif est d’arriver un visa free. »
Et de poursuivre: « Nous cherchons comment encourager certaines catégories socio-professionnelles à accéder librement à l’espace européen. Quand j’étais jeune, je voyageais partout sans visa, avant les années 90. Or, nous voulons le maximum de liberté pour nos citoyens. En revanche, l’UE veut limiter l’accès à son territoire. A l’heure actuelle, ce ne sont que des échanges, il n’y a rien de concret. Nous espérons arriver à un résultat satisfaisant les deux parties. »
Il a également ajouté que l’aide des pays européens dans la réussite de la transition démocratique en Tunisie est moins coûteuse que l’échec de cette expérience.
Enfin il a salué l’importance des rapports avec les pays d’Amérique du Nord, le Canada et les États-Unis, qui, selon lui, ont aidé la Tunisie dans sa transition démocratique; d’ailleurs notre pays s’emploie à promouvoir davantage ses exportations vers ces pays, afin d’attirer les investisseurs.