Le politologue Riadh Sidaoui a déclaré à leconomistemaghrebin.com que les résultats préliminaires des élections municipales étaient prévisibles. Décryptage.
Le politologue tunisien affirme ne pas avoir été surpris suite à la proclamation des résultats préliminaires. Pour lui, si le mouvement Ennahdha s’est positionné en première position devançant ainsi Nidaa Tounes et les autres partis politiques c’est grâce à sa capacité de mobilisation et d’organisation. Pour lui, le parti islamiste a tiré la leçon des élections de 2011, des élections de 2014 et des crises internes qui ont affaibli Nidaa Tounes, notamment la démission de plusieurs personnalités nationales pour constituer de nouveaux partis politiques.
Dans la même perspective, il a indiqué que le mouvement Ennahdha a misé sur la carte de l’Etat civil et de la modernité dans les élections municipales, en faisant appel à des femmes candidates non voilées. Ainsi, il a estimé que le mouvement Ennadha, en adoptant cette stratégie, se veut moderne et ouvert.
Revenant sur les autres partis politiques participants dans la course électorale, Riadh Sidaoui a indiqué que les électeurs tunisiens ne sont pas encore prêts à voter massivement pour un parti ou coalition de gauche pour en faire la première ou la deuxième puissance politique en Tunisie.
Riadh Sidaoui a regretté la faible participation des jeunes. Pour lui, les jeunes n’ont plus confiance en la classe politique. Notre interlocuteur a rappelé que depuis les élections de l’Assemblée nationale constituante jusqu’aux élections municipales de 2018, en passant par les élections législatives et la présidentielle de 2014, le taux de participation au vote est sur une courbe décroissante. Cependant, le politologue a estimé que l’émergence d’une classe politique représentée par les listes indépendantes veut dire qu’une masse électorale a choisi une troisième alternative qui est n’est ni Nidaa Tounes et ni Ennahdha.
Répondant à notre question sur la capacité des municipalités à changer la donne dans les localités, Riadh Sidaoui a affirmé que la municipalité est l’autorité locale la plus proche du citoyen. Le citoyen et la société civile peuvent facilement faire pression sur les Conseils municipaux pour apporter des améliorations dans les communautés: «Le changement est possible, mais le citoyen doit exercer son droit de contrôler le Conseil municipal», conclut-il.
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