Dans sa dernière analyse, l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE) a précisé que la dévaluation du dinar tunisien a coûté à l’Etat une perte nette en équivalent devises de 4,2 milliards de dinars entre 2016 et 2017.
Ainsi, l’OTE a estimé que l’Etat se retrouve face à un manque à gagner, sur la même période, d’un équivalent de 1,2 milliard de dinars en devises du fait de la concession sur le régime de change faite aux entreprises non résidentes bénéficiant de la loi 72. Quand bien même l’Etat récupère ces devises, le bilan de la dévaluation sur les réserves en devises serait toujours négatif, à hauteur d’un équivalent de trois milliards de dinars en devises.
Toutefois, l’OTE a démontré que l’Etat ne profite pas du gain de compétitivité dont bénéficient les entreprises non résidentes totalement exportatrices grâce à la dévaluation, mais il paye les conséquences négatives de cette dévaluation sur les importations des entreprises résidentes.
En ce qui concerne les devises étrangères, essentielles pour soutenir la valeur du dinar, il a été constaté, selon cette analyse, que la dévaluation du dinar se résume comme suit : des entreprises non-résidentes gagnantes face à un Etat perdant.
Face à cette situation, la Banque centrale de Tunisie (BCT) a affirmé, selon l’OTE, qu’ «il est impératif de revoir le modèle économique actuel qui a atteint ses limites, surtout pour le régime offshore dont la contribution à la valeur ajoutée et à l’enrichissement des avoirs en devises est réduite».