Quelle lecture peut-on faire après les résultats préliminaires des élections municipales qui se sont déroulées le 6 mai en Tunisie et dont les résultats officiels ont été promulgués, hier, mercredi 9 mai ?
Moez Attia, président de l’Association Kolna Tounes a salué la montée des indépendants : plus d’un tiers des sièges leur sera attribué. Il précise à cet effet : « C’est un nouveau changement sur la scène politique tunisienne. Il était prévisible de voir que les grands partis politiques Ennahdha et Nidaa Tounes restent les premiers partis puisqu’ils se sont respectivement présentés dans 350 et 345 municipalités. Cela dit, par rapport à 2014, ces deux partis ont perdu un nombre considérable de voix. »
Selon lui, le point positif, en tant qu’acteur de la société civile, est que les valeurs pour lesquelles il milite ont triomphé. Ainsi, 47% des élus sont des femmes et 37% des sièges seront attribués à des jeunes de moins de 35 ans. Ce dernier chiffre est tout de même révélateur, a-t-il poursuivi. » Il s’agit d’un grand défi pour la jeunesse tunisienne, car les attentes des Tunisiens à l’échelle locale sont fortes ».
Les sanctions et les dépassements
M. Attia souligne: « On sait qu’il y a pas mal de PV ou de sanction notées, des dépassements que la société civile a supervisé, alors que l’ISIE n’a pris aucune sanction. Or s’il n’y aurait pas de sanctions, cela créerait un effet boule de neige. De ce fait, les élections 2019 risquent d’être incontrôlables. »
Il faut également constater l’effritement des voix des deux grands partis. En effet, en 2014, Nidaa Tounes recueillait 1.300.000 voix, alors que quatre ans plus tard avec les municipales, elles ne sont plus que 375 896 voix. Quant au Mouvement Ennahdha, en 2011 il avait obtenu 1.500.000 voix, 950.000 voix en 2014 et quatre ans plus tard, en 2018, 516.379 voix.