Plutôt connue par les occidentaux par la révolution du jasmin, quel est l’état des lieux peut-on en faire sept ans après. Les Tunisiens ont manifesté un certain 14 janvier 2011 contre l’exclusion des régions, l’oppression, les inégalités à tous les niveaux, la pauvreté et la corruption.
Même si la Tunisie a connu des élections libres transparentes, à l’instar des élections législatives et présidentielle en 2014 et récemment les élections municipales de 2018, cela n’empêche que jusqu’à ce jour, elle n’a pas encore réussi sa transition économique. Aujourd’hui, l’expert en économie Radhi Meddeb en parle ouvertement lors de la présentation de son nouveau livre intitulé “le désenchantement du jasmin” ouvrant le débat aux têtes pensantes, celles qui réfléchissent, publient et anticipent.
Retour sur le premier rendez-vous public où le politique et l’économie font rarement bon ménage. Un débat qui s’est tenu aujourd’hui à l’IACE. Radhi Meddeb a sélectionné 136 textes pour les recenser dans un recueil de 568 pages sous le titre de « Le désenchantement du jasmin ». Parmi les grandes thématiques de son livre, on retrouve l’économie , la politique, les relations internationales, la fiscalité et la société.
Après la politique, la souveraineté, l’indépendance, c’est le thème du modèle économique à choisir qui mobilise autant d’experts. Aide, financement des projets, lutte contre la corruption, cadre “macro”, ou « micro », il faut penser à un nouveau modèle de développement économique, plus social, plus solidaire, plus inclusif, plus ouvert sur le reste du monde et plus performant et durable, rappelle à l’ordre M. Meddeb lors du débat.
Les deux panélistes Hichem Alaya et Zied Krichen mettent en exergue le politique dans leurs arguments. Prenant l’exemple de l’abstention des Tunisiens lors des élections municipales, ils mettent l’accent sur la constatation que les Tunisiens ont sanctionné le politique et les partis politiques.
De son côté , Radhi Meddeb a rappelé que la décentralisation n’est pas un choix, mais une obligation politique où 86 municipalités créées l’année dernière ont eu un budget de 320 millions de dinars soit 1% du budget de l’Etat. Ce qui constitue un chiffre faible contrairement aux autres pays.
L’autre problème évoqué est celui qui concerne la production du phosphate, considéré d’ordre politique. M. Meddeb insiste sur l’importance d’ouvrir un dialogue franc, transparent pour résoudre une partie du problème.
Une série de réflexions sur un avenir meilleur et possible, où la lutte contre l’exclusion est plus que nécessaire.
Tous les panélistes ont abouti à la conclusion : pas de réformes économiques sans une vision de long terme portée par la modernité, l’inclusion et la performance. L’analyse de tous les intervenants a convergé sur le fait que lutter contre l’exclusion est devenue une priorité.