Le virus Ebola a, depuis la dernière épidémie qu’il a causé en 2017 , fait beaucoup parlé de lui. Suite à une crise humanitaire sans précédent, la communauté internationale s’est organisée autour d’un même objectif , à savoir lancer un plan de riposte efficace et en venir à bout. Après quelques mois seulement, le virus refait surface, soulevant les mêmes inquiétudes.
L’alerte a été lancée le 8 mai en République démocratique du Congo (RDC) à Bikoro, dans la province de l’Équateur, suite à la confirmation en laboratoire de 2 cas de maladie à virus Ebola, par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) de Kinshasa.
Jusqu’à la date du 11 mai 2018, un total de 34 cas a été comptabilisé, avec 18 décès (taux de létalité 52,9%), parmi lesquels deux cas sont confirmés, 14 cas suspects et 18 cas probables.
A cet effet, le directeur du Programme de gestion des situations d’urgence de l’OMS, Peter Salama, a déclaré lors d’un point de presse à Genève : « Nous sommes très préoccupés et nous nous préparons à tous les scénarios, y compris au pire des scénarios. »
L’organisation internationale estime que le risque est élevé au niveau national en raison de la nature de l’agent pathogène et du manque actuel d’informations épidémiologiques et démographiques pour estimer l’ampleur de l’épidémie. Le risque est par contre faible au niveau mondial en raison de l’éloignement et de l’inaccessibilité de la zone ainsi que de la réponse rapide lancée par le Ministère de la Santé de la République Démocratique du Congo, l’OMS et tous les autres organes de coordination. Par ailleurs à l’échelle régionale, neuf pays voisins ont été mis en état d’alerte , le risque jugé élevé par l’OMS pour la République centrafricaine et la République du Congo, en raison de leur proximité avec le fleuve Congo.
Le feu vert des autorités de la RDC est attendu par l’OMS pour distribuer un vaccin expérimental contre Ebola. Nous sommes donc loin de l’attente interminable et des balbutiements de l’épidémie précédente, tous les acteurs de la riposte étant mobilisés, allant des autorités sanitaires locales, aux organisations internationales avec à la clé un vaccin qui a fait ses preuves et prêt à l’emploi.
Malgré l’alerte lancée, l’OMS ne recommande jusqu’à présent aucune restriction des échanges commerciaux et des vols des compagnies aériennes avec ces pays, est-ce le signe d’une épidémie qui sera rapidement circonscrite ?