Les establishments américain et israélien ont atteint le 14 mai 2018 une nouvelle profondeur dans la déchéance morale. Alors que l’ambassadeur américain tresse des lauriers à Israël et ses dirigeants lors de l’inauguration de son ambassade à Jérusalem, l’armée israélienne se déchaine contre les Palestiniens à Gaza, tuant une soixantaine et blessant 2400 personnes.
Une célébration dans le sang du 70e anniversaire de la création de l’entité sioniste que l’homme qui tweete plus vite que son ombre a appelé «un jour glorieux pour Israël».
La gloire selon Trump c’est quand il s’arroge le droit de décréter contre l’avis du monde entier «Jérusalem capitale d’Israël», de décider contre l’avis de tous ses prédécesseurs le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à la Ville sainte et de faire assumer la responsabilité du massacre du 14 mai aux… dirigeants palestiniens.
Le monde entier peut bien taxer la politique américaine d’immorale, de contraire aux principes élémentaires du droit et de la justice, de rétive au bon sens; la planète entière peut bien proférer toutes les condamnations possibles, cela ne change rien à la réalité dramatique et sanglante qui prévaut dans les territoires palestiniens depuis 70 ans.
La persistance américaine dans le soutien aveugle, inconditionnel et immodéré à Israël d’une part, et les condamnations théoriques de la colonisation et les vœux pieux de paix et de justice d’autre part ont fini par convaincre Israël qu’il est en mesure de s’octroyer un statut spécial, un statut d’Etat au- dessus des lois qui n’a de compte à rendre à personne.
Que l’armée israélienne massacre un, dix, cent ou mille Palestiniens désarmés qui manifestent en brûlant des pneus et en lançant des pierres, cela ne semble plus émouvoir grand monde. Dans l’esprit de certains dirigeants israéliens, l’idée de se débarrasser carrément de tous les Palestiniens dans une sorte de génocide est envisageable.
David Ditcher, député Likoud au Knesset, a affirmé le plus naturellement du monde : «Les protestations de Gaza ne nous posent aucun problème, parce que nous avons assez de balles pour tout le monde et les lois qui permettent à l’armée de les tirer.»
Quant au ministre israélien des Affaires stratégiques, Gilad Erdan, il a affirmé qu’ «Israël ne fait pas face à des manifestations, mais à une colère nazie. Le nombre de morts ne signifie rien pour nous, ce sont de toute manière des nazis.»
Voila l’état d’esprit malade et détraqué par lequel la classe politique israélienne gouverne son pays aujourd’hui. Le nazi n’est pas celui qui occupe les terres d’autrui, opprime et massacre à volonté depuis des décennies, mais celui qui manifeste pour recouvrer ses droits bafoués en brûlant des pneus et en lançant des pierres sur la machine de guerre de l’occupant. Le nazi n’est pas celui qui tue, vole les terres et viole les droits depuis 60 ans, mais celui qui ne demande rien d’autre que de vivre décemment, sans occupation ni blocus.
Dans la psyché malade et détraquée des dirigeants d’Israël, quiconque critique leur politique est un antisémite à dénoncer et quiconque résiste à leurs prédations est un nazi à éliminer. Mais le plus incroyable est que de tels malades sont soutenus et encouragés par la plus grande puissance de la planète, bénéficient de la complaisance de l’Europe et exultent face à l’indifférence du reste du monde.
Signe des temps et preuve que ce ne sont pas seulement les dirigeants d’Israël qui sont détraqués, il y a des pays arabes qui s’allient de plus en plus ouvertement à eux pour faire un front commun contre «le plus grand danger qui menace la région et l’humanité», c’est-à-dire l’Iran. Car, comme chacun sait, c’est l’Iran qui depuis 70 ans occupe, déclenche des guerres, massacre et humilie les Arabes, et ce sont les Américains et les Israéliens qui les défendent et les protègent contre les prédateurs persans.
Hébreux pas plus que moi , mais voyous oui c’est certain…!