L’autonomisation des femmes vers l’égalité des sexes dans la région MENA par l’intégration du genre dans les politiques économiques et les accords commerciaux, tel est le thème de la conférence-débat organisée par le Centre Cawtar (Center of Arab Women for training and research), en partenariat avec l’Agence suédoise de coopération au développement international (Sida).
Quand on parle de l’autonomisation des femmes, on est contraint d’évoquer l’égalité homme-femme. Et dans la région MENA, la participation économique des femmes fait face à des obstacles divers et des barrières multiples.
Depuis des décennies, on dit souvent que la femme est l’égale à l’homme. Et pourtant, l’inégalité homme-femme est toujours d’actualité. D’autant plus, que les femmes sont exclues des politiques publiques dans leur ensemble et par conséquent, de celles qui sont adaptées aux opportunités commerciales, aux technologies plus avancées et aux salaires les plus élevés.
Même si les politiques publiques ne sont pas sensibles aux questions de la dimension du genre, on ne peut pas dire qu’il existe une discrimination avérée dans les accords commerciaux. Toutefois, ce n’est pas le cas en ce qui concerne la manière dont leurs dispositions sont mises en œuvre sur le terrain. En effet, dans le monde entier, les femmes et les hommes ont un accès différent à la propriété et au contrôle des ressources productives (terre, crédit, ou leur propre travail).
Hichem Ben Ahmed, secrétaire d’Etat du ministère du Commerce a rappelé qu’il s’agit de conforter la situation des femmes rurales et d’assurer l’égalité des chances. Il s’est dit « conscient du rôle des vecteurs de croissance, notamment de l’Aleca, cet accord stratégique, qui donne un nouvel élan à l’autonomisation des femmes ».
Sameh Zouari Sellami, professeur en économie, a indiqué que le lancement du projet de l’autonomisation des femmes dans le commerce a pour objectif de sensibiliser les parties prenantes.
Ce projet qui va lister un ensemble de documents qui seront révisés par la méthode de l’analyse audit du genre et l’analyse du genre sur le terrain (interviews + focus group), déterminera les obstacles que rencontrent les femmes tunisiennes, dans la mesure où elles s’intéressent à l’économie et précisément au commerce.
Elle ajoute: « On trouve par exemple que l’un des volets de l’ALECA s’intéresse à la promotion du rôle de la femme dans la vie économique, sans pour autant fournir d’autres détails. »
De son côté, Faiza Benhadid, Coordinatrice du programme et assistance technique du Cawtar a souligné l’importance des résultats préliminaires. « L’Etat fait les politiques publiques. A travers ce projet, nous voulons impliquer le mécanisme femme et genre », a-t-elle dit.
De son côté Bochra Bel Haj Hamida, présidente de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité rattachée à la présidence de la République a mis l’accent sur l’importance de promouvoir l’autonomisation des femmes dans le secteur du commerce.
L’impact à long terme du projet est d’assurer que » plus de femmes jouissent de droits égaux, de perspective de vie et d’opportunités avec les hommes vers la réalisation de l’égalité genre grâce à une meilleure intégration dans les marchés du travail et du commerce ».
L’objectif de ce projet est de fournir un soutien et une expertise technique sur l’intégration des questions de genre et des droits humains dans les politiques économiques et commerciales de la région et de soutenir le suivi et l’évaluation des activités de coopération et de développement en relation avec la stratégie féministe pour l’étranger et de la mise en oeuvre de la stratégie régionale pour la coopération au développement de la Suède pour la région MENA et le plan d’action stratégique du CAWTAR et son cadre opérationnel, d’autre part.