La FEMISE (Forum euro-méditerranéen des instituts économiques) vient de publier l’édition du rapport sur « les défis du changement climatique en Méditerranée : la Méditerranée dans le nouvel agenda climatique international ». Le 5ème chapitre sur l’importance d’aligner les positions des pays du sud de la Méditerranée sur l’Accord de Paris a consacré une partie à la Tunisie, notamment sur les politiques récentes.
Selon le rapport, la Tunisie est confrontée à plusieurs défis. Elle est parmi les pays méditerranéens les plus exposés en termes de changements climatiques. Toutefois et malgré les politiques récentes porteuses d’espoir pour faire face aux problématiques environnementales liées au changement climatique dans le bassin méditerranéen et les efforts significatifs consentis par les autorités et les acteurs non étatiques pour réduire ses émissions de GES, en améliorant l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, le rapport a souligné que la Tunisie a besoin d’une mise en œuvre à long terme des politiques. Elle doit poursuivre les efforts pour les consolider et pour les améliorer. Dans ce domaine, il a été noté qu’il y a, en Tunisie, un manque de capacité à faire face aux impacts du changement climatique dans les zones côtières.
Le rapport a, par ailleurs, mentionné qu’il existe un besoin urgent de stratégies d’adaptation innovantes pour s’attaquer de manière proactive aux risques entrainés par le changements climatique, en particulier pour les populations et les secteurs socio-économiques clés.
La Tunisie est aussi confrontée à plusieurs contraintes, car elle manque de fonds pour transformer ses infrastructures de production d’énergie. En outre, il existe un potentiel pour le renforcement des politiques de sensibilisation à l’environnement, d’éducation environnementale, d’information et de bonne gestion, à la fois auprès du public et des décideurs.
Une meilleure communication et collaboration entre les parties prenantes environnementales, ainsi qu’une formation et une éducation renforcées pourraient à ce titre être porteuses de résultats. Selon ce rapport, l’accent devrait également être porté sur des politiques rapidement applicables, telles que la plantation d’arbres dans les zones désertiques et la protection des sols contre l’érosion, d’autant plus que la Tunisie ne dispose pas de la capacité à répondre à un trop grand nombre de projets coûteux.
Principaux risques pour la Tunisie liés au changement climatique
-
Augmentation des températures annuelles : de + 2,1 ° C jusqu’en 2050. Si les émissions mondiales diminuent rapidement, la hausse des températures sera limitée à environ 1,6°C.
-
Baisse des taux de précipitations annuelles : de fortes sécheresses sont attendues accompagnées d’une élévation du niveau de la mer.
-
Pénurie d’eau (450m3 par habitant et par an) et la situation devrait encore s’aggraver du fait du changement climatique et des conséquences attendues sur la productivité agricole, en particulier dans les zones côtières de faible élévation.
-
Élévation du niveau de la mer : effets négatifs sur les aquifères côtiers et le secteur du tourisme. Il y a des risques d’inondations dues à l’élévation du niveau de la mer entre 2070 et 2100.