La Commission des droits de l’Homme de l’ONU, réunie vendredi 18 mai à Genève, a condamné «l’usage excessif de la force par Israël contre les Palestiniens» et demandé «une enquête indépendante sur les violences à Gaza», demande aussitôt refusée par les Etats-Unis qui ont opposé leur véto…
Deux jours après, le Koweït, membre du Conseil de sécurité a présenté au nom des Palestiniens et des pays arabes un projet de résolution appelant l’ONU à mettre en place une force internationale pour protéger les habitants de Gaza, victimes des exactions de l’armée israélienne. Il va sans dire que le projet n’est pas passé, car, est-il besoin de le préciser, les Etats-Unis ont dit non.
Encouragé par le soutien aveugle et inconditionnel de Washington, l’ambassadeur israélien auprès de l’ONU s’est déchainé à la tribune du Conseil de sécurité : «Ce projet de résolution honteux du Koweït est un soutien aux crimes de guerre du Hamas contre Israël» !! C’est ainsi. Dans le monde fou où nous vivons aujourd’hui, celui qui lance une pierre sur une armée qui lui vole ses terres et lui impose un blocus impitoyable est un terroriste; et une armée qui tue en une journée des dizaines de lanceurs de pierres et en blesse des centaines, cette armée ne fait rien d’autre que de défendre sa souveraineté et la sécurité de son peuple…
L’absurde et ubuesque soutien américain à Israël, quelles que soient la gravité et l’ampleur des crimes commis, n’est pas nouveau. Ce n’est pas Trump, ce président simplet, qui l’a institué, même s’il a franchi un pas qu’aucun de ses prédécesseurs n’a osé franchir en offrant, comme si c’était sa propriété personnelle, Jérusalem à son ami Netanyahu.
On ne compte plus les vétos opposés par l’Amérique au Conseil de sécurité contre toute résolution critiquant, ne serait-ce que pour la forme, la politique israélienne vis-à-vis d’un peuple dépossédé de ses terres et privé des conditions minimales d’une vie digne. Un peuple dont le calvaire a été décrit par le journaliste américain Chris Hedges par cette terrifiante formule : «Construisez une maison, ils vous la détruisent, élevez un enfant, ils vous le tuent.»
La représentation américaine à l’ONU s’est transformée au fil des ans en un robot programmé à lever la main droite et à dire ‘’non’’ chaque fois qu’une résolution contenant les mots ‘’Israël’’ et ‘’’Palestiniens’’ est soumise au vote. Pourtant, depuis plus d’un demi-siècle, les centaines de résolutions refusées pour cause de véto américain ne demandaient rien d’autre que le recouvrement des droits violés et des terres confisquées par Israël.
On reste pantois face au nombre excessivement élevé de vétos américains opposés à des résolutions ne demandant rien d’autre que le respect des principes élémentaires du droit international, de la justice et de la morale.
Il y a quelques jours, le 15 mai plus exactement, Israël a fêté son 70e anniversaire. Il y a des pays qui ont des anniversaires glorieux à fêter, d’autres, comme Israël, n’ont que des anniversaires honteux à célébrer. La courte histoire de ce pays se résume en une série de guerres sanglantes, en la colonisation incessante de terres d’autrui, en une répression non-stop d’un peuple désarmé, sans parler de son rôle de semeur d’anarchie et de déstabilisateur majeur de la région du Moyen-Orient.
En fait, et tout compte fait, il n’y a rien d’étonnant à ce que les Etats-Unis soutiennent indéfectiblement et inconditionnellement Israël. Les similitudes entre les deux pays sont frappantes. Chaque 4 juillet l’Amérique fête son indépendance et se réjouit de sa courte histoire. Une histoire, tout comme celle de son protégé, qui se résume en une série de guerres plus sanglantes et plus atroces encore. Et si son protégé est un semeur d’anarchie et déstabilisateur à un niveau régional, l’Amérique l’est à un niveau mondial.
«Les Etats-Unis sont devenus ni plus ni moins qu’une mafia mondiale, semant mensonge et corruption, guerres et misères de par le monde, hissant le vol, le pillage et le meurtre au rang d’institution.» Ce n’est pas un gauchiste aigri animé d’un anti-américanisme primaire qui le dit, mais un citoyen américain ayant assumé de hautes responsabilités dans son pays: Paul Craig-Roberts, secrétaire d’Etat adjoint au Trésor dans l’administration du président Ronald Reagan.