La problématique du développement régional a déclenché encore une fois des débats à l’Assemblée des représentants du Peuple (ARP) et a fait aussi l’objet de la publication de la première analyse pour l’année 2018 de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ).
La Commission du développement régional relevant de l’ARP a livré hier son rapport sur les visites effectuées par des députés dans trois gouvernorats du Sud-Ouest (Gabès, Médenine et Tataouine).
Le débat sur les résultats du rapport de cette commission n’a pas dérogé à la règle et a connu de fortes frictions entre les députés et les blocs parlementaires.
Un premier constat : dans les régions intérieures du pays, en particulier dans le Sud, les jeunes, victimes de négligence et d’inégalités régionales, sont encore confrontés à de faibles opportunités d’emploi.
Sept ans ou presque après les évènements de 2011, causés essentiellement par les disparités régionales et le chômage des jeunes, les politiques publiques n’ont pu malheureusement aligner les régions intérieures du pays sur un modèle économique de haute productivité et d’employabilité.
Dans les trois gouvernorats du Sud-Ouest visités par les députés membres de la commission parlementaire, le taux de chômage dépasse dans certaines délégations les 30% et l’indice du développement régional n’a pas dépassé le 0.5% et en baisse remarquable par rapport à 2015.
Développement régional : manque de vision
Sur l’ensemble des régions intérieures du pays, la note publiée par l’ITCEQ montre une certaine vulnérabilité du marché du travail, notamment en termes de nombre d’entreprises et en terme de taux de placement et d’offres d’emploi; ce qui explique la migration continue des jeunes issus du milieu rural vers les grandes villes.
Malgré le nombre vertigineux des recrutements enregistré depuis 2011 dans la fonction publique, le secteur public n’offre pas de grandes opportunités pour les jeunes dans les zones rurales où le travail indépendant est plus fréquent.
Le manque de vision dans le développement des régions intérieures et la faiblesse de l’infrastructure et des potentialités agricoles et des produits miniers ne sont pas spécifiques aux gouvernorats du Sud-Ouest. Malgré les potentialités et les richesses, d’autres régions demeurent confrontées aux mêmes problématiques.
Les problèmes fonciers, l’accès au financement, la lenteur des procédures administratives et la bureaucratie demeurent les principaux obstacles au développement régional.