Les signataires de l’Accord de Carthage 2 se sont mis d’accord sur 63 points à l’exception du dernier, à savoir le maintien du chef du gouvernement Youssef Chahed ou sa destitution?
Pour certains, il faut un gouvernement de compétences sans la présence de parti, c’est ce qu’a indiqué Mohsen Marzouk, le secrétaire général du parti Machrou3 Tounes.
Il a rappelé que le problème réside dans le dernier point, le départ de Chahed ou son maintien, mais aussi la capacité à mettre en œuvre les 63 points. Il précise à cet effet: “Si l’accord n’est pas signé d’une manière ou d’une autre, les autres points ne seront qu’un simple discours, comme cela a été cas avec le premier document de Carthage”. Il ajoute: “Ce que nous avons revendiqué à maintes reprises depuis le mois de janvier, c’est un gouvernement de compétences n’ayant aucune appartenance à un parti politique et ayant pour seul objectif de sortir le pays de l’impasse économique”.
Et de poursuivre: “Si les conditions de la mise en oeuvre de ces points ne sont pas réunies, leur mise en application est compromise. Et là ça sera de nouveau la case départ”.
Chahed et les signataires de l’ Accord de Carthage 2
Cela dit, les signataires de l’Accord de Carthage II se prononcent pour et contre le maintien de Youssef Chahed. De ce fait, le directeur exécutif du parti Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi, l’UGTT, l’UNFT et l’UPL demandent la destitution du chef du gouvernement, contrairement au mouvement Ennahdha, l’Utica, Al Massar et Al Moubadra qui veulent maintenir Chahed à son poste.
Aujourd’hui, la classe politique instrumentalise l’Etat au profit de ses propres intérêts. A quand les arguments et contre-arguments des uns et des autres dans un débat constructif ? Les protagonistes politiques sont-ils conscients des problèmes ? Tout un chacun se demande si Youssef Chahed résistera aux propos offensants de son propre parti, notamment du directeur exécutif, Hafedh Caïd Essebsi, le fils du président de la République, qui veut à tout prix l’écarter, alors que l’intérêt du pays passe, de très loin, en seconde position. On est simplement en pleine manœuvre politique.
La journée du lundi 28 mai sera décisive car nous connaîtrons probablement la fin de ce feuilleton qui a décidément assez duré.