Habituellement asymptomatique et engendrant de façon sporadique des cas graves voire mortels, l’hépatite A connaît une recrudescence en Tunisie qui suscite l’inquiétude à plus d’un niveau. Maladie dont la transmission est liée à l’eau, l’hépatite A devient le reflet des carences que connaît le pays en matière d’infrastructures de base, des inégalités entre les régions et surtout de l’absence de prévention.
Après le décès il y a un an de l’enfant Montasser , suite à l’épidémie d’hépatite A qui s’était propagée dans la petite ville de Mejel Bel Abbès située à 60 km de Kasserine, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) et l’Observatoire tunisien sur l’eau avaient mené, en collaboration avec les activistes de Mejel Bel Abbès, une enquête sur la responsabilité des différentes autorités dans la crise liée à l’épidémie d’hépatite A, une crise principalement liée à l’absence d’eau potable (due aux coupures ou aux contaminations bactériologiques) et d’autres failles encore plus préoccupantes.
En effet, le manque d’information sur la situation sanitaire, la faible prise en charge médicale (dépistage, vaccination, etc.) et l’incapacité des institutions scolaires à faire face à ce type de situations sont des carences qui ont été étalées au grand jour.
De même que dans un tel contexte d’épidémie, l’absence de mesures spécifiques visant à répondre à la problématique de l’eau, notamment en raison d’un manque de coordination entre les différents services publics et autorités régionales/locales montre, de manière générale, l’insuffisance des moyens et des infrastructures propres à une région marginalisée.
A cet effet, suite aux conclusions de l’enquête réalisée à Mejel Bel Abbès, et des recommandations du Forum pour une justice environnementale 2017, élaborer un guide est apparu nécessaire pour sensibiliser sur les droits dont disposent les populations affectées. Le guide ayant également pour objectif de permettre de savoir comment prévenir et réagir à une épidémie et quelles sont les mesures nécessaires pouvant être revendiquées aux différentes autorités.
Une très bonne action qui permet d’avancer dans la lutte contre l’inquiétante épidémie d’hépatite A qui touche la Tunisie, par la prévention, un des piliers vitaux de la lutte contre cette maladie.