Le chef du gouvernement Youssef Chahed s’est adressé aux Tunisiens dans la soirée du mardi 29 mai 2018, sur la chaîne el Wataniya 1 durant onze minutes au cours desquelles il a rappelé que la Tunisie vit une crise politique.
Il a précisé dans ce contexte: « Je n’avais pas l’intention d’intervenir, mais il fallait que je parle à cœur ouvert, car il y va de l’intérêt national. » Et de poursuivre: « Je n’ai nullement l’intention de fuir mes responsabilités ou encore de présenter ma démission selon certaines rumeurs. Depuis le premier jour, en tant que chef du gouvernement, mon objectif est unique: améliorer la situation du pays. »
Youssef Chahed et Nidaa Tounes
Sur un autre volet, la guerre est déclarée contre le directeur exécutif du parti Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi. En effet, Youssef Chahed a souligné que « Hafedh Caïd Essebsi et ses amis ont détruit Nidaa Tounes, depuis la démission successive des dirigeants du parti, en passant par l’échec des élections législatives partielles en Allemagne et jusqu’aux élections municipales où Nidaa Tounes a perdu un million d’électeurs. » M. Chahed accuse directement Hafedh Caïd Essebsi, en déclarant: « C’est lui qui a détruit le parti. » Et d’ajouter: « Nidaa Tounes ne ressemble plus à un parti uni car toutes les structures du parti sont bloquées. »
Il a également rappelé que certaines personnes considèrent qu’avec la chute du gouvernement, les corrompus auront les mains libres, en indiquant: « La guerre contre la corruption se poursuit. »
Ses ambitions politiques, le chef du gouvernement les mentionne: « Je le répète pour la énième fois, je n’ai aucun projet personnel, ma seule priorité est celle de préserver l’intérêt du pays. »
Evoquant le manque de stabilité politique, le chef du gouvernement a déclaré que l’instabilité pourrait nous coûter très cher et aurait des conséquences sur le budget de l’Etat et le quotidien des Tunisiens.
Youssef Chahed a rappelé que la crise pourrait être beaucoup plus profonde sans la présence de la voix des sages, celle du président de la République, Béji Caïd Essebsi, qui a placé l’intérêt de l’Etat avant tout.
Il finit par conclure: « Les Tunisiens en ont assez des tiraillements et des calculs partisans et il est primordial aujourd’hui de mettre en place un Conseil du dialogue social avec toutes les parties concernées. »