Un nouveau drame à Kerkennah met une fois de plus en lumière le coût d’une émigration clandestine. Pas moins de 47 jeunes Tunisiens ont péri dans la nuit du samedi 2 au 3 juin au large de Sfax, à la suite du naufrage d’un chalutier.
Selon le ministère de la Défense, des pêcheurs et la Garde nationale ont retrouvé 46 corps et secouru 68 personnes dont 61 Tunisiens et sept étrangers du bateau en détresse, selon un bilan encore provisoire.
L’île de Kerkennah est devenue le point de concentration des départs de migrants vers Lampedusa, la distance entre ces deux îles étant de 160 kilomètres.
Rappelons que le 8 octobre 2017, un autre drame était survenu dans la même zone, au cours duquel 90 jeunes Tunisiens se trouvant à bord d’un bateau, dont une cinquantaine de migrants, ont péri suite à une collision avec un autre bateau.
Ce geste désespéré est dû en partie au contexte des difficultés socioéconomiques du pays, poussant les jeunes à mettre en péril leur vie.
En termes de flux migratoire, la Tunisie occupe la 3ème place en 2016 et précède la Chine, selon les chiffres fournis par l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII).
Il est clair que l’homme a toujours été attiré par des horizons lointains, à la recherche du bonheur. Quant à nos jeunes, les principales raisons de leur désir d’émigrer sont archi-connues… Ils veulent ce qu’ils appellent une récupération d’une certaine dignité, en trouvant un travail, mangeant à leur faim et en s’habillant décemment. Leur rêve le plus cher est de subvenir aux besoins de leur famille et revenir la tête haute dans leur quartier d’origine.