68 rescapés et plus d’une centaine de morts ou de disparus au large de Kerkennah- Sfax, tel est le bilan provisoire de la dernière traversée d’immigrants non réglementaires vers les côtes européennes, à bord d’une embarcation fragile et surchargée, annonce l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Revenant sur les identités des victimes, l’OIM a affirmé dans un communiqué rendu public, hier 4 juin que sur les 60 victimes qui ont été transférées, vers le service de la médecine légale à l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax, figurent 48 Tunisiens, dont 24 ont été identifiés. De même, les tentatives d’identification de 12 victimes non tunisiennes (six hommes et six femmes) se poursuivent actuellement.
OIM établit le bilan
Pour ce qui est des survivants, l’OIM indique que 68 personnes ont survécu qui se repartissent comme suit: 60 Tunisiens, deux Marocains, un Libyen, un Malien, un Camerounais et trois Ivoiriens (dont deux femmes). L’organisation affirme que «les migrants auraient payé un montant de 2000 à 3000 dinars tunisiens pour la traversée. Le bateau de pêche qui les transportait aurait quitté les côtes de Kerkennah le samedi 02 juin en début de soirée et s’est retrouvé en difficulté deux heures après. C’est vers 22h45 que les unités maritimes de l’Armée tunisienne et de la Garde nationale ont répondu à l’appel au secours, à 5 miles des côtes de Kerkennah».
D’après les chiffres de l’OIM, 1910 migrants tunisiens sont arrivés en Italie, entre le 1er janvier et le 30 avril 2018, dont 39 femmes et 307 mineurs– 293 non accompagnés. En 2017, le chiffre était de l’ordre de 231. Plusieurs partis politiques et organisations nationales ont dénoncé cette tragédie humaine. Dans un communiqué rendu public hier 4 juin, le parti Ettakatol a considéré que «ces drames sont l’indicateur d’un désespoir absolu de notre jeunesse qui aspire à travailler et à avoir une vie digne. Ils sont la résultante de choix d’un développement non inclusif et en particulier dans les régions de l’intérieur». Le parti politique a rappelé qu’au moins 3 119 migrants sont morts en 2017, en tentant de passer en Europe via l’une des trois principales routes de la Méditerranée. Et plus de 16000 morts depuis 2013.