Après les médecins, voici que les pharmaciens ont dénoncé la convention avec la CNAM. Le bureau national du syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie a annoncé, dans un communiqué rendu public hier 7 juin, que la convention avec la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) arrive à son terme le 20 octobre 2018.
Le bureau national du syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie a déposé son préavis dans les délais légaux, en avertissant la CNAM, afin d’éviter le renouvellement automatique de la convention. Par ailleurs, le syndicat a appelé ses affiliés à refuser l’utilisation du régime tiers-payant d’ici le 20 octobre 2018, à cause du retard enregistré au niveau du remboursement des frais des médicaments et au niveau de l’absence de toute stratégie de réforme des caisses sociales.
Les raisons de la colère des pharmaciens
Le syndicat a tiré la sonnette d’alarme face à cette situation, tout en considérant que «l’absence de toute volonté pour réformer les caisses sociales met en danger l’avenir du système de santé en Tunisie». Par ailleurs, il ne s’agit pas de la première fois que les structures syndicales des pharmaciens menacent de geler la convention avec la CNAM à cause du retard du remboursement et des dettes cumulées.
Intervenant sur les ondes radiophoniques, Salah Hmidet, le porte-parole de la CNAM a rappelé que selon la convention, les pharmaciens peuvent demander l’annulation de la convention six mois avant sa fin, pour donner le temps nécessaire à la CNAM de trouver les solutions adéquates à la crise.
Par ailleurs, il a regretté que la CNAM souffre d’un manque de liquidité qui l’empêche d’honorer ses engagements avec les pharmacies. Se voulant rassurant, le porte-parole a affirmé que la crise n’aura pas d’impact immédiat sur les patients. Notons par ailleurs que le déficit de la CNAM, toutes dettes cumulées, est de 2,2 milliards de dinars en mars 2017. D’après le Chef du gouvernement Youssef Chahed, le déficit atteindra dans les quatre ou cinq prochaines années au moins cinq milliards de dinars si les mesures adéquates ne sont pas mises en place; d’où l’urgence d’intervenir.
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