Le paysage politique entre une nouvelle fois dans une zone de turbulences, après le limogeage de Lotfi Brahem, ex-ministre de l’Intérieur, ajoutant à l’instabilité ambiante.
Au-delà des tiraillements politiques, l’UGTT persiste et signe sur sa demande de démission du chef du gouvernement, Youssef Chahed. C’est ce qu’a annoncé Sami Tahri, secrétaire général adjoint de l’UGTT, dans une déclaration, ce mardi 12 juin. Il souligne: « Un changement de gouvernement en exercice est une question de vie ou de mort et tout report entraînera de lourdes conséquences. » Et d’ajouter: « La situation actuelle pourrait conduire à la catastrophe. »
Qu’en pense Al Badil Ettounsi du limogeage de Lotfi Brahem?
Mohamed Ali Toumi, porte-parole du parti Al Badil Ettounsi, est revenu sur le limogeage de l’ex-ministre de l’Intérieur, en le qualifiant d’ « incompréhensible ». Il précise à cet effet: « Si on revient à quelques mois en arrière, lors de son discours à l’ARP, le chef du gouvernement s’était longuement félicité des efforts sécuritaires déployés et n’a eu que des éloges à propos des excellentes performances sécuritaires. »
Et de poursuivre: » Après l’avoir encensé, on limoge aujourd’hui le ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem. À mon sens, il s’agit d’un grand point d’interrogation, même si je pense que le chef du gouvernement est dans son droit d’effectuer des remaniements à travers des évaluations. Mais là, il devrait nous expliquer le pourquoi du comment. »
Interrogé pour savoir si derrière ce limogeage il n’existe pas de rivalité entre les deux hommes, M. Toumi a répondu: » Si c’est le cas, c’est grave. Même si je ne le crois pas. Et pour mettre un terme aux spéculations, je demande au chef du gouvernement de donner des explications, notamment sur les vraies raisons du limogeage de Lotfi Brahem et non sur une soi-disant histoire de non-jeûneurs, comme cause principale de son éviction. »
Créer un front progressiste démocratique ?
À cette question, M. Toumi a répondu: » La force démocratique a intérêt à se former. Aujourd’hui, le format est en train d’être discuté. Cela fait l’objet de plusieurs réunions entre plusieurs partis, notamment les dirigeants de l’Union civile, mais aussi des discussions avec des personnalités indépendantes, la société civile. D’ailleurs, il y aura prochainement une bonne nouvelle. »
Reste une question lancinante: quand nos dirigeants se décideront-ils à oublier leur ego et à se dédier sérieusement à l’intérêt du pays? Le porte-parole du parti Al Badil Ettounsi conclut: « Je pense qu’ils sont conscients des risques qu’encourt le pays. Vous savez, la démocratie se bâtit petit à petit. Il faut tout de même être patient, car nous sommes dans une phase d’apprentissage démocratique. »