J-2, quelques jours nous séparent du grand jour de la célébration de la fête de l’Aïd el Fitr, marquant ainsi la fin du mois de ramadan. Durant les derniers jours, après la rupture du jeûne, les Tunisiens, tous âges confondus, s’investissent dans ces rituels de préparation. Certains font du lèche-vitrine, pendant que d’autres cherchent réellement à acheter les habits qu’ils porteront avec joie, comme le veut la tradition. Reportage:
A Tunis comme dans les autres villes d’ailleurs, la préparation de la fête de l’Aïd el Fitr bat son plein comme chaque année, et ce sont bien les enfants les plus impatients.
Rencontrée dans un centre commercial, Fatma mère d’un petit garçon de deux ans, évoque la cherté de la vie. Elle déclare: « Chaque année, les prix augmentent. J’ai acheté pour 80 dinars d’habits. L’Aïd el Fitr n’est plus ce qu’il était! » Et de préciser: « Avant on vivait mieux, on pouvait joindre les deux bouts. Depuis les dix dernières années, ce n’est plus le cas. Et ce que je vois c’est que le pouvoir d’achat est de plus en plus en baisse. Que ce soit en termes d’habit ou de pâtisserie traditionnelle tunisienne, tout est excessivement cher. »
Aïd el Fitr et dépenses
Un peu plus loin, Safa accompagnée de son mari et de son fils, un jeune couple, déclare que les gens commencent à sortir vers la fin du mois de ramadan à partir de la deuxième quinzaine où ça commence à bouger. Interrogée sur les prix, elle répond: « Je remarque d’une année à l’autre que les prix sont en hausse. Je me demande si les gens achètent, je l’ignore. Mais à mon avis, beaucoup d’entre eux le font par obligation puisqu’il s’agit de la tradition de l’Aïd el Fitr. Quant aux gâteaux, je préfère acheter la veille, un kilo de gâteaux traditionnels variés. »
Pour sa part Meriem, vendeuse dans une boutique fait le même constat: « Les gens n’achètent plus. Il y a une énorme baisse des achats, même si nous avons fait des soldes pour la fête des mères. A mon sens, les gens préfèrent dépenser sur les choses essentielles en termes de nourriture, loyer, factures et autres services et non dans les habits qu’ils jugent secondaires ».
Au départ, les gens hésitent entre acheter ou ne pas acheter, mais finalement ils optent pour la première proposition. Comme pour le cas de Sawssen, maman d’une petite fille de 7 mois, qui souligne: « Je n’ai rien trouvé pour moi. Pour ma fille, elle est gâtée, elle a reçu ses habits de l’étranger où j’ai de la famille ». Et de poursuivre: « Je ne trouve plus les tailles. C’est du n’importe quoi, il n’y a plus la qualité d’avant. Il faut faire avec. »
Ahmed, rencontré dans une pâtisserie, confie que les prix sont chers vu que les fruits secs ne sont pas à la portée de tout le monde. « Or j’achète parce que c’est la tradition et j’achète le strict minimum. » Il ajoute: « Les prix ont gonflé. Que ce soit les amandes, les noisettes, tout a augmenté. »
Il est clair que la fête de l’Aïd el Fitr est marquée cette année par une hausse des prix sur les plans vestimentaire et alimentaire. Un problème récurrent dont tout le monde espère une sortie rapide.