Les pays maghrébins (Mauritanie, Algérie, Tunisie et Libye) ont fait bloc pour défendre les chances du Maroc. Des pays africains où le Maroc ne cesse d’engager une coopération des plus lucides ont fait de même (Sénégal, Mali, Côte d’Ivoire, Cameroun, Gabon et Niger).
Il fallait sans doute s’y attendre : les Etats-Unis d’Amérique, le Canada et le Mexique ont obtenu l’adhésion de la majorité des pays qui ont voté, le 13 juin 2018, au Congrès de la Fédération Internationale de Football (FIFA) pour désigner la partie qui accueillera la phase finale de la Coupe du monde de football en 2026. Le score est sans appel : 134 voix pour le trio nord-américain et 65 pour le Royaume chérifien.
Le résultat a évidement déçu au Maroc où, comme l’a souligné Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Industrie et président du comité marocain pour l’organisation du Mondial 2026, « le Roi, les deux Parlements, la société civile et tout un peuple se sont engagés derrière la candidature marocaine ».
Mais comment en est-on arrivé là ? Dans la mesure où le Royaume chérifien a mis tout son poids dans la balance pour arracher l’organisation de la plus importante et prestigieuse compétition sportive mondiale. Et qu’il avait –en témoigne le vote- de son côté d’importantes fédérations de football. Comme le Brésil, l’Italie et la France. En somme de grandes nations du football.
Le rêve américain est peut-être passé par là ?
Un résultat qui pourrait s’expliquer, et au-delà des aspects qui paraissent partisans, par trois facteurs. Le premier consiste dans le fait que les trois pays nord-américains disposent déjà-et pour l’essentiel- des infrastructures exigées pour une manifestation de ce type. Les Etats-Unis d’Amérique (1994) et le Mexique (1970 et 1986) ont du reste déjà organisé la Coupe du monde de football. Le Royaume alaouite devrait, par contre, construire sept stades sur les 12 exigés par la FIFA.
Second facteur ? Le trio nord-américain dispose d’un environnement meilleur capable de faire réussir une compétition de cette envergure (transport, hébergement, restauration,…) Ce qui, il faut le reconnaître, est important. Un argument qui n’est pas introduit sans doute sans une arrière-pensée, voire un certain égoïsme de la part des votants : ne souhaitent-ils pas– ou le pensent-ils- offrir à leur délégation un séjour, à leurs yeux, plus attrayant. Le rêve américain est peut-être passé par là ?
Le troisième facteur, et sans doute celui qui a fait pencher le vote en faveur des trois pays nord-américains, réside dans le travail de lobbying et de communication entrepris par les Américains. Evidemment, les Marocains ne sont pas en reste, rompus qu’ils sont à ce type d’action. Mais croiser le fer avec la première puissance mondiale en matière de communication avec ses immenses moyens, ses entrées, sa puissance, ses structures et compétences,… ?
Le Maroc ne compte pas abandonner la bataille
Un lobbying qui peut aller loin. Jusqu’à menacer ouvertement les pays qui n’entendent pas voter pour le trio américain. Ce que le président Trump a fait ouvertement dansson Tweet du 27 avril 2018.
Beaucoup évoqueront avec force la défaillance de pays africains et asiatiques qui ont « promis » de voter pour le Maroc. Il faut, en la matière, savoir cependant raison garder. Il s’agit bien de football. Et non d’une question politique. Même si on devine bien que le sport est devenu, aux yeux de certains, un enjeu politique certain.