Revenant sur la décision de la Banque centrale de Tunisie (BCT) d’augmenter le taux directeur le portant de 5,75% à 6,75%, l’expert-comptable Nabil Abdellatif a déclaré, aujourd’hui sur les ondes radiophoniques, que le taux d’intérêt pourrait atteindre 9% et que, selon les prévisions de la BCT, le taux d’inflation pourrait rafler les 12% dans les mois qui viennent.
Ainsi, M. Abdellatif a précisé que cette augmentation de 100 points de base du taux directeur augmentera le coût des crédits, expliquant que le taux d’intérêt des crédits bancaires se rapprochera du coût du leasing. Sachant que presque les deux tiers des crédits en Tunisie sont basés au minimum sur un TMM+2 ou 2,5%.
Et d’ajouter qu’en tenant compte du pouvoir d’achat des Tunisiens, ce nouveau taux directeur ne sera pas appliqué sur les crédits logement, qu’ils soient anciens ou nouveaux, conformément à la décision prise par l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF).
L’expert-comptable a souligné que la BCT a estimé que le fait que ce taux directeur soit augmenté, les Tunisiens ne vont pas opter pour des crédits, notamment de consommation, et par la suite ce sera une solution pour lutter contre l’inflation, mais le vrai problème est que la BCT ne peut pas gérer les moteurs de la croissance économique faute de manque de coordination.
Face à cette situation, il a préconisé de coordonner entre la politique monétaire et la politique budgétaire à travers la création d’une commission de suivi du pouvoir d’achat des Tunisiens, affirmant que cette coordination pourrait générer des solutions de lutte contre l’inflation, notamment l’inflation importée, le commerce parallèle, l’importation hiérarchique, la masse monétaire en devise qui circule sur le marché noir…