Dans un nouveau rapport publié, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) a mis en exergue la nécessité d’une approche plus proactive basée sur les principes de la réduction des risques, afin de renforcer la résilience face à la sécheresse.
La région Proche Orient-Afrique du Nord est particulièrement sujette aux vagues de sécheresse et compte parmi les zones les plus affectées au monde par les pénuries d’eau, avec le désert représentant les trois quarts de son territoire.
Selon ce même rapport, l’agriculture, y compris l’élevage et la pêche sont particulièrement vulnérables à la sécheresse qui a de graves conséquences sur l’approvisionnement alimentaire et les moyens de subsistance des petits exploitants et des couches pauvres des sociétés rurales.
C’est le premier secteur à être impacté et aussi le plus touché de tous les secteurs économiques quand la sécheresse se produit. Les interventions d’urgence auprès des populations touchées, par l’apport de nourriture et d’aliments pour animaux, ainsi que la création d’emplois, sont les approches les plus courantes adoptées par les gouvernements de la région, en cas de sécheresse.
Ce rapport constitue une base afin de repenser les politiques et reformuler les plans d’intervention qui peuvent renforcer la résilience face à la sécheresse dans la région, en prenant en compte les contextes environnementaux propres à chaque pays.
Tous les pays de la région sont sensibles à la sécheresse, mais la gravité de l’impact et la vulnérabilité varient d’un pays à l’autre. L’histoire du phénomène de la sécheresse montre que la sécheresse n’est pas quelque chose de nouveau et que cela remonte à plusieurs siècles, voire des milliers d’années.
Au Maroc et en Tunisie, les séries d’anneaux d’arbres au cours des 1000 dernières années suggèrent que les sécheresses se produisent cycliquement tous les 20 ans ou plus, en moyenne, et peuvent durer deux, trois et quatre années consécutives.
Les mesures préconisées pour lutter contre la sécheresse en Afrique du Nord
A cet effet, la première partie du rapport est consacrée à la sécheresse qui affecte la vie dans les pays de l’Afrique du Nord qui connaissent tous un climat méditerranéen le long de leurs bandes côtières, où vivent la plupart des populations. Les cinq pays connaissent des précipitations le long de la côte, alors que dans le Sud, ils font tous face aux conditions arides du désert.
La dernière sécheresse en Afrique du Nord, qui a eu lieu en 2015-2016, a affecté tous les pays et a engendré une baisse importante de la production céréalière en Algérie, au Maroc et en Tunisie. Ce rapport propose différentes mesures pour renforcer la résilience à la sécheresse dans les pays de l’Afrique du Nord.
A titre d’exemple, il souligne que pour la Tunisie, même si de grands progrès ont été faits pour renforcer la résilience, de nombreux défis restent à relever dans le développement d’un suivi efficace de la sécheresse. Parmi les défis les plus pressants, il s’agit:
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- D’améliorer la qualité des données et des densités de réseau de collecte;
- De réduire le coût et d’augmenter le partage des données;
- De rendre les informations d’alerte précoce plus précises et accessibles;
- D’intégrer les indicateurs de sécheresse physique et sociale dans des systèmes de surveillance et d’alerte précoce.
Pour la Libye, il est proposé de réviser les politiques de l’eau destinées à l’irrigation, afin de minimiser certains déficits locaux en eau et prévenir la détérioration de la qualité de l’eau dans les zones côtières.
Enfin, pour le Maroc, il est question dans ce rapport d’accroître la résilience face aux variations climatiques. Quant aux politiques agricoles, elles devraient se concentrer sur des mesures de conservation du sol et de l’eau, des parcours et des eaux souterraines.