Les agriculteurs tunisiens ne regardent pas d’un bon œil l’augmentation du taux directeur. Après l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), voici que l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) affiche son refus catégorique de l’augmentation du taux directeur par la Banque centrale de Tunisie, dans un communiqué rendu public, aujourd’hui 20 juin.
Pour rappel, le conseil d’administration de la Banque centrale a décidé récemment d’augmenter le taux directeur de 100 points de base, passant de 5,75% à 6,75% par an. Une décision qui n’est pas la bienvenue auprès de plusieurs organisations nationales et économiques. Ainsi, voici un nouveau secteur, à savoir, l’agriculture qui se sent concerné et lésé par la décision du Conseil d’administration de la BCT. Pour le moment, trois organisations nationales et une association professionnelle (APTBEF) ont réagi à cette décision.
L’UTAP a considéré que cette augmentation s’inscrit dans le cadre d’une pression exercée sur les catégories sociales vulnérables, dont les agriculteurs font partie. De même, la centrale agricole considère qu’une décision pareille est une atteinte à l’investissement agricole en Tunisie et une menace à la sécurité alimentaire.
Et ce n’est pas le seul problème des agriculteurs tunisiens !
La centrale agricole a proposé une panoplie de mesures pour remplacer l’augmentation du taux directeur. Ainsi, l’UTAP a revendiqué la suspension de la répercussion de la décision sur le secteur agricole, la mise en place de nouvelles décisions sérieuses et efficaces pour réhabiliter le travail et la production et booster les exportations, la lutte contre la corruption, l’économie parallèle et l’évasion fiscale, ainsi qu’un meilleur contrôle des circuits de distribution. Par ailleurs, la centrale agricole a appelé le gouvernement et la Banque centrale à plus de concertation sur les décisions qui touchent au secteur agricole.
Faut-il encore rappeler que le secteur agricole souffre de plusieurs problèmes, tels que: les difficultés d’accès au financement, l’endettement, la concurrence causée par le recours de l’Etat à l’importation des produits agricoles, la sécheresse, les terres en indivision et le manque de la main- d’œuvre.