Le ministère de l’Industrie et des petites et moyennes entreprises (PME) a signé, aujourd’hui, une convention de partenariat avec la Bourse de Tunis visant à encourager et soutenir les PME tunisiennes.
Lors de la cérémonie de signature, Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des PME a annoncé, dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, que l’idée consiste dans le partage des données et d’informations entre les deux institutions. Au final, c’est l’Etat tunisien qui veut, selon ses dires, encore une fois encourager et aider les PME et l’économie tunisienne.
Pour ce faire, M. Feriani a évoqué le fonds d’appui et de restructuration financière des PME. «C’est un programme sous la tutelle du ministère de l’Industrie et des PME qui s’étend sur trois ans avec une enveloppe de 400 millions de dinars. Ayant démarré courant cette année, il a pour objectif la relance et la restructuration financière, ainsi que le renforcement de fonds propres de 600 PME».
Parallèlement, il y a le programme Investia PME. «Il s’agit d’un programme chapeauté par la Bourse de Tunis, exécuté par la Banque africaine de développement (BAD) et financé par l’Agence de coopération internationale britannique, avec une aide de 2,65 millions de pounds, soit l’équivalent de 10 millions de dinars pour l’accompagnement de 120 PME tunisiennes au niveau de la levée de fonds via la Bourse, soit en étant cotée, soit à travers des Sicars».
Dans le même sillage, M. Feriani a fait savoir que le deuxième comité de pilotage pour le fonds d’appui et de restructuration financière des PME a donné son accord à 14 PME sur un total de 68 entreprises ayant déposé leur dossier, et ce, pour avancer dans ce processus. «Sur ces 14 entreprises, il y aura quelques PME qui pourraient bénéficier du programme Investia PME», a estimé le ministre.
Et d’ajouter que l’objectif est de trouver tous les moyens possibles et imaginables pour aider les PME à trouver un financement qui reste le talon d’Achille pour les PME. «On ne peut pas compter seulement sur le secteur bancaire parce qu’il finance déjà au moins 90% de l’économie tunisienne. Il est vrai que partout dans le monde les économies sont financées par le secteur bancaire, mais également par le marché financier que se soit la Bourse, le marché obligataire ou la finance alternative qui comprend la private equity, les Sicars, le crowdfunding».
A ce niveau, Slim Feriani a précisé que son département a travaillé sur un projet de loi sur le crowdfunding qui est, actuellement, en train d’être finalisé pour le présenter au Conseil des ministres et par la suite à l’ARP.
Egalement, il a indiqué qu’à peine 10% de l’économie tunisienne sont financés par le marché boursier, obligataire et Sicars. «Nous voulons que ce chiffre là aille vers les moyennes mondiales qui sont au delà de 20 et 30%. Même la capitalisation boursière tunisienne représente à peine 26% du PIB contre une moyenne mondiale de plus de 50% et même de 80 à 100% dans certains marchés émergents.»
Pour finir, le ministre a assuré que «ces objectifs sont ambitieux, mais également réalisables surtout à travers l’union qui fait la force».
Investia PME : pour rendre la Bourse de Tunis plus accessible à tout le monde
De son côté, Bilel Sahnoun, Directeur général de Bourse de Tunis, nous a affirmé que la Bourse vise, à travers cette convention de partenariat avec le ministère de l’Industrie et des PME, à améliorer le nombre des sociétés cotées.
Il a précisé qu’aujourd’hui, il y a plusieurs secteurs qui ne sont pas représentés à la Bourse, soit environ 40% de la formation de notre PIB. La Bourse vise, selon M. Sahnoun, à diversifier la présence sectorielle et à augmenter le taux de financement de l’économie par le marché financier.
Au final, le DG de la Bourse de Tunis a déclaré : «Nos PME seront les grandes entreprises de demain et c’est à nous de les identifier, de les détecter un peu plus tôt et de présenter des solutions. Sachant que parmi les contraintes majeures à l’évolution des PME, figurent les contraintes financières. Et le programme Investia PME permettra de diversifier et de faciliter l’accès aux sources de financement par le marché des capitaux et de rendre la Bourse plus accessible à tout le monde.»