Le terrorisme a une fois de plus frappé dans la journée du dimanche 8 juillet. Bassel Torjeman, expert des organisations terroristes du Grand Maghreb, tire la sonnette d’alarme sur le danger terroriste.
Il nous déclare: « Il s’agit d’un coup très dur pour la Tunisie après deux ans et demi. Les conséquences de cette attaque seront lourdes car c’est l’image du pays qui en pâtira, mais aussi les situations économique et sociale qui seront de plus en plus difficiles. »
« Or ce n’est pas le moment d’utiliser cette attaque terroriste pour faire du chantage politique ou des règlements de compte. Et chaque personne doit assumer sa responsabilité car les terroristes qui ont attaqué les membres de la garde nationale ont attaqué la Tunisie. Il est d’autant plus important de prendre au sérieux cette attaque car le risque est toujours là. Et l’opération en est la confirmation », dit-il.
Selon lui, le moment de l’appel à l’union est primordial « car nous ne devons pas laisser les ennemis gagner une bataille dans une grande guerre contre nous tous », poursuit-il.
Bassel Torjeman : « On ne peut pas parler de défaillances sécuritaires »
Evoquant la question d’une défaillance sécuritaire, M. Torjeman a répondu: « On ne peut pas parler de défaillances sécuritaires, même si les changements opérés dans les nominations des hauts responsables ont créé un vide sécuritaire et qu’il leur faudrait du temps pour reprendre leur marque ».
Et de poursuivre: « A mon avis, ces changements interviennent durant une période critique à savoir le début de la saison touristique. Ce n’était pas le bon moment de faire des changements. D’ailleurs, une bonne partie des Tunisiens se sont exprimés à ce sujet sur les nouvelles nominations, près de 150 hauts cadres sécuritaires, en se demandant quelles sont les vraies raisons de leur éviction? Car, à mon sens, on ne change pas une équipe qui gagne ».
Quant à la question du retour des terroristes, M. Torjeman a exprimé la nécessité de mettre fin à ce retour en provenance de l’Irak et de la Syrie et notamment en mettant ces terroristes dans des prisons et non dans des résidences surveillées.
Il conclut: « Il faut les juger sur place dans le cadre de la loi anti-terroriste et coordonner avec les services de renseignements syrien et irakien pour en savoir davantage sur les crimes commis par ces derniers. J’ajouterai que leur présence au sein de la société est une menace. Nous n’avons pas les moyens de les maîtriser ni sur le plan logistique ni sur le plan des ressources humaines. En somme, l’attentat d’hier montre que le danger est toujours là et que la guerre contre le terrorisme se poursuit, mais que c’est aussi un combat de longue haleine ».