Les écosystèmes de l’entrepreneuriat féminin ont tous leur particularité. Mais d’après l’étude de mapping de l’écosystème entrepreneurial dans les gouvernorats de Gafsa, Mahdia, Kairouan et le Grand Tunis, il existerait en réalité des facteurs communs en se basant sur des constats. Mais l’idée principale consiste à rendre ces écosystèmes des succès entrepreneuriaux.
Quelles sont les recettes pour que l’entrepreneuriat soit un succès ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre Yosr Mezgui-Hrizi, chef du projet Flag, en réalisant l’étude suivante: « L’écosystème entrepreneurial dans les gouvernorats de Gafsa, Mahdia, Kairouan et le Grand Tunis : pour un renforcement de l’entrepreneuriat féminin ». Tel est le thème du colloque organisé par Tunisian Association for Management and Social Stability (TAMSS), en partenariat avec l’Union européenne, le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance et Mousawat (Programme de Promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes) dans le cadre du projet Femmes leadership appui gestion plus connu sous le nom de Flag.
Grâce à cette étude, les experts entendent fournir un éclairage sur la manière de renforcer des entrepreneures femmes et des porteuses d’idées, en termes de sources de motivation de gestion de leur entreprise. Selon les résultats attendus, le projet vise 75 structures d’appui aux 75 micro-entreprises gérées par des femmes. Tout comme il serait question de mettre en place des campagnes de communication sur les projets effectués, des campagnes de sensibilisation des droits socio-économiques des femmes et bien d’autres…
L’étude révèle notamment que des constats du mapping de l’écosystème entrepreneurial dans les gouvernorats de Gafsa, Mahdia, Kairouan et le Grand Tunis, ont montré certaines lacunes:
- Faiblesse de la dynamique de plaidoyer et du réseautage au niveau national et régional. Ce qui signifie les activités B to B restent très en deçà de ce qui est requis.
- Instabilité des mécanismes et faible utilisation des programmes gouvernementaux, notamment durant la période de transition sur l’appui à l’investissement.
De ce fait, les entrepreneures font face à des problèmes qualitatifs comme un déficit d’accès au financement (financement BFR) et autres…
Alors que sur un autre volet, l’étude a révélé que le succès de l’entrepreneuriat féminin repose, en premier lieu et en grande partie, sur la présence des femmes actives ayant atteint un niveau de scolarité assez élevé. A titre d’exemple le Grand Tunis, 67% des diplômés de l’enseignement supérieur sont des filles.
« Aujourd’hui, elles deviennent des femmes entrepreneures et démarrent et se créent ainsi une communauté de leaders féminines, jusqu’à ce qu’elles deviennent elles-mêmes des business modèles. Tel est notre objectif, » analyse Yosr Mezgui-Hrizi, Chef du projet Flag.
Et de poursuivre: « Ce projet vise à l’autonomisation économique des femmes entrepreneures ou femmes porteuses d’idées, mais surtout à dynamiser l’entrepreneuriat féminin sur le Grand Tunis et dans les autres gouvernorats de Gafsa, Mahdia, Kairouan. Mais bien avant cela, il est important d’identifier les tissus économiques dans chaque région ».
L’entrepreneuriat dans les régions
En effet, dans la région de Gafsa, 12500 est le nombre d’entreprises, soit 16% du tissu économique du sud tunisien (Gafsa, Tozeur, Kebili, Tataouine, Medenine et Gabès), mais moins de 2% tissu économique national. Quant à Kairouan, elle compte 25 200 nombre d’entreprises en 2016, soit 46% du tissu économique du centre ouest tunisien.
Alors que dans la région de Mahdia, les entreprises représentent 10% du tissu économique du centre tunisien et 13% pour le centre et tout juste près 3.2% du tissu économique national. Ce qui signifie que la dynamique entrepreneuriale dans le gouvernorat de Mahdia reste modeste. Ce qui n’est pas le cas pour le Grand Tunis, le tissu économique est estimé à 265 500 entreprises en 2016, soit plus de 36% du tissu économique national. Il est clair que le Grand Tunis est le premier bassin de l’entrepreneuriat.
Il est à noter que le projet flag est un projet de 26 mois financé par la Commission européenne et mis en place par l’association TAMSS, en partenariat avec Tunisian Center for Social entrepreneurship TCSE, l’association Pontes Ricerche e interventi, l’association Oxfam Italia.
Rappelons que le financement du projet s’élève à un million d’euros par la Commission européenne.