Les relations entre la Tunisie et l’Allemagne sont au beau fixe. Une convention vient d’être signée dans la journée de mercredi matin entre Zied Laâdhari, ministre du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale et Helmut Gauges, Director General de la Banque allemande de développement KfW, au siège du ministère. Il s’agit du financement en termes d’appui au budget de l’Etat, à hauteur de 300 millions d’euros sur trois ans, soit 100 millions d’euros par an décaissés chaque année sur la base des réformes élaborées par le gouvernement tunisien. Cet événement a été marqué par la présence de l’ ambassadeur d’Allemagne en Tunisie Andreas Reinicke et Chawki Tabib, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption.
Il s’agit d’un programme de réformes qui touche un certain nombre de secteurs, dont la lutte contre la corruption, la prévention de la corruption, l’amélioration de la gestion budgétaire de développement par objectifs, des aspects qui touchent les PME, l’accès au financement et bien d’autres…
Selon Zied Laâdheri, le rôle que joue l’Allemagne en tant que partenaire à la fois stratégique et économique accompagnant cette transition démocratique est des plus importants pour la Tunisie. Il précise en effet: “Aujourd’hui, avoir un financement à des taux concessionnels par des institutions de financement de développement revient moins cher pour la Tunisie que d’aller sur le marché international ou à travers des bailleurs privés ou encore via des banques commerciales. Cela démontre la confiance du partenaire allemand, mais aussi la crédibilité dont jouit la Tunisie auprès de l’Allemagne et de l’ensemble de ses partenaires ».
De son côté Daniela Beckmann, Chef de division de KfW, banque de développement pour l’éducation, l’économie et l’environnement en Afrique du Nord, a rappelé que dans le cadre de la coopération entre la Tunisie et l’Allemagne, « cette convention vise les réformes dans le secteur financier bancaire ». La convention d’aujourd’hui mentionne la première tranche dont le décaissement est prévu vers la fin de cette année.
« Notre objectif, poursuit Mme Beckmann, est de définir ensemble les réformes du gouvernement tunisien, en matière de lutte contre la corruption, le renforcement des capacités des ressources humaines et des partenariats avec plusieurs institutions. Un autre exemple marquant: les réformes du secteur bancaire autour de la participation publique non stratégique en vue de la réduire quand elle n’est pas stratégique ».
Et de conclure : « La démocratie est un processus qui prend du temps. Il est important pour la Tunisie d’adopter cette démarche. Nous sommes là pour la soutenir ».
La lutte contre la corruption au cœur des réformes
En somme, un des apports de ce financement sera également destiné au renforcement des capacités de l’INLUCC, sur le plan logistique. Chawki Tabib a fait savoir que l’Allemagne constitue le premier soutien à la Tunisie en matière de lutte contre la corruption.