La Fondation Rambourg Tunisie et l’Office National de l’Artisanat (ONA) ont signé, aujourd’hui à Tunis, une convention pour la mise en place du projet de Cartographie raisonnée de l’Artisanat tunisien.
Objectif : accroître la visibilité de la richesse artisanale en Tunisie à l’échelle internationale et permettre la préservation des Archives nationales, ainsi qu’une protection du patrimoine artisanal tunisien, en établissant une carte numérique des savoirs et savoir-faire de l’artisanat.
Il s’agit d’un système d’information géographique basé sur les nouvelles technologies et les applications géographiques pour produire, préserver et échanger les données du secteur de l’artisanat au niveau national, régional et local.
Le projet vise également à mettre en place des cartes interactives numériques selon la demande de l’utilisateur.
Il permettra de répondre aux besoins documentaires et informationnels sur le secteur pour identifier les domaines patrimoniaux et artisanaux selon les spécialités, ainsi que sur les pistes d’investissement et d’innovation de l’artisanat sur tout le territoire tunisien contribuant ainsi à conserver et à archiver le patrimoine de l’artisanat tunisien.
« La carte numérique de l’artisanat tunisien aidera les chercheurs, les artisans, les entreprises artisanales, les jeunes promoteurs, les diplômés de l’enseignement supérieur… à identifier les performances de ce secteur et préparer leur stratégie de travail« , a affirmé Faouzi Ben Halima, directeur général de l’ONA à la signature de la convention.
Etablir une banque de données de l’artisanat tunisien
« Convaincue de l’importance du partenariat public privé (PPP), la Fondation Rambourg Tunisie a vocation à accompagner le secteur culturel et l’économie solidaire et sociale« , a souligné Shiran Ben Abderrazak, directeur exécutif dans la Fondation Rambourg.
Selon lui, l’idée du projet s’étale sur trois phases. La première phase consiste à procéder à une analyse ethnique, plastique et technologique du secteur et à mette en place une banque de données classifiées de l’ONA. Cette analyse sera établie selon les normes, à travers le renforcement de certaines filières et l’encouragement des étudiants.
La deuxième phase consiste à déterminer l’état des lieux de l’artisanat tunisien ville par ville et filière par filière.
En croisant ces deux phases qui s’étaleront sur une période allant de 12 à 16 mois, cela permettra de mettre en place une cartographie sur l’ensemble du territoire tunisien.
Enfin, la troisième étape aidera à constituer une filière d’exception dans une région sur un métier artisanal.
A l’instar de plusieurs autres secteurs, l’artisanat était confronté à plusieurs difficultés au niveau de la production et la commercialisation. Malgré ces difficultés aujourd’hui, ce secteur contribue efficacement à la création de postes d’emploi et aux exportations avec une valeur totale de 60 millions de dinars en 2017 profitant ainsi à près de 15000 artisans. Ces exportations augmenteront en 2018 pour atteindre un montant de 70 millions de dinars. Plusieurs acquéreurs et donneurs d’ordre ont déjà exprimé leur satisfaction de la qualité des produits de l’artisanat tunisien.
Selon Faouzi Ben Halima, les efforts sont actuellement concentrés sur la formation d’une main-d’œuvre qualifiée pour le secteur de l’artisanat. Environ 3500 personnes sont formées chaque année dans les différents métiers de l’artisanat qui enregistre la création d’environ 7000 nouveaux postes d’emploi directs chaque année.
Interpellé par leconomistemaghrebin.com sur la lutte contre la contrefaçon des produits artisanaux tunisiens, Faouzi Ben Halima a affirmé que plusieurs mesures ont été prises, en collaboration avec la Douane tunisienne, pour renforcer le contrôle des produits ayant un lien avec les produits de l’artisanat.
Environ 8000 opérations de contrôle sont effectuées chaque année au niveau de l’importation et de l’exportation. Plus de 800 dossiers ont été transférés à l’ONA.