Une première! Une délégation sans précédent de huit institutions financières de développement est en visite officielle en Tunisie du 11 au 13 juillet. L’objectif: dresser un état des lieux et trouver des solutions communes pour relancer la croissance.
La délégation est composée de hauts représentants de l’Agence française de développement, de la Banque africaine de développement, de la Banque européenne d’investissement, de la Banque européenne de reconstruction et de développement ( BERD), de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international, de la KFW, et de la Société financière internationale.
Par ailleurs, le Commissaire européen à la Politique européenne de voisinage et aux Négociations d’élargissement, Johannes Hahn, a déclaré lors d’un point de presse tenu aujourd’hui: « Ces partenaires présents réaffirment leur soutien à la Tunisie, notamment en faveur du programme de réformes socioéconomiques que le pays s’est fixé pour relancer la croissance et l’emploi ».
Johannes Hahn s’est entretenu avec le Président de la République, le Président du Gouvernement et plusieurs membres du gouvernement, ainsi qu’avec le président de l’Assemblée des Représentants du Peuple et des représentants du secteur privé.
Evoquant le contenu des rencontres, il a mentionné que ces échanges ont permis d’aborder les moyens à mettre en œuvre pour poursuivre l’ambitieux programme de réformes socioéconomiques fixé par le gouvernement pour relancer l’activité économique, notamment en libérant le potentiel de croissance du secteur privé, de stabilisation budgétaire et de renforcement des mécanismes de protection sociale.
Institutions financières : 2.5 milliards d’euros sous forme de prêts et de dons et 3 milliards d’euros d’investissements
Il a également ajouté que 5.5 milliards seront octroyés à la Tunisie dont 2.5 milliards d’euros ont été programmés pour 2018-2019 en prêts et dons et les 3 autres milliards supplémentaires devraient attirer davantage d’investissements si un certain nombre de réformes publiques prévues étaient réalisées.
Or un des éléments importants, évoqué lors de ce point de presse, comprend la dimension d’entraînement dans le secteur privé en matière d’investissements , mais aussi de l’action des institutions financières, notamment les bailleurs de fonds à l’échelle multilatérale et bilatérale.
De son côté, Pierre Heilbronn, vice-président de la BERD en charge des politiques et des partenariats, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, est revenu sur les réformes. Il a déclaré: « Ce sont des réformes en partie engagées par le gouvernement », a-t-il dit, dont le plan en matière d’énergie renouvelable. Il ajoute: « Nous avons plaidé pour une accélération de ces réformes, surtout celle de la mise en oeuvre du plan d’énergie renouvelable, qui aura un impact certain sur l’indépendance énergétique de la Tunisie ».
Sur un autre volet, le PPP a été évoqué en tant que vecteur de financement d’infrastructures, plus particulièrement les ports. Ce qui va permettre de réduire le déficit de l’économie tunisienne.
Le message est clair : toutes ces réformes dépendent de la volonté des autorités tunisiennes, a-t-il rappelé, tout en poursuivant: « Ces réformes ne doivent pas être faites pour plaire aux bailleurs de fonds. Elles sont une impérieuse nécessité pour redresser l’économie du pays. Plus vous arriverez à vous engager et accélérer le processus des réformes, plus il y aura de projets qui attireront le financement », a-t-il conclu.
A bon entendeur…