Elle s’appelle Nouha Bchini et c’est une jeune Tunisienne de 19 ans, qui se dit “athée”. Aujourd’hui, elle se retrouve enfermée à l’hôpital psychiatrique de Razi pour des comportements asociaux, d’après le diagnostic des médecins.
La jeune fille dit avoir été internée sous la pression de son père qui avait saisi la justice contre sa fille arguant qu’elle était « instable psychologiquement ». Une histoire qui commence à faire polémique et fait réagir la Toile à la différence de la société civile qui s’illustre par son absence. Comment expliquer ce silence?
Ayda Ben Chaabane, présidente du Réseau Coalition pour les Femmes de Tunisie, en évoquant les libertés individuelles a souligné qu’ « il y a presque une démission, une fuite en avant de la famille démocratique qui ne semble pas unanime à propos des libertés fondamentales et l’égalité. Et pourtant c’est le fondement même de l’Etat de droit et des institutions ».
La société civile est en train de s’activer
Evoquant l’absence de la société civile, Mme Ben Chaabane a rappelé qu’elle est en train de s’activer mais cela demeure insuffisant tant qu’il n’y a pas l’adhésion de la plupart des mouvements des jeunes et des citoyennes et citoyens lambda à ce combat.
Et d’ajouter: « Surtout que de l’autre côté, il y a une répartition des rôles pour véhiculer le même message obscurantiste entre mosquées, associations islamistes ou même parfois « démocrates « , ainsi que les activistes sur les pages fb et leaders politiques, sans oublier évidemment les chaînes tv pro-islamistes ou d’autres. En effet, ce sujet ne semble pas tenter les médias. »
Par ailleurs, dans ce contexte Bochra Belhaj Hmida présidente de la commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) et députée du bloc parlementaire Al Wataniya a souligné sur sa page Fb : « Ne pouvant pas répondre individuellement aux interpellations concernant l’internement d’office de la jeune fille à l’hôpital psychiatrique je rassure tout le monde que l’éthique et la déontologie sont scrupuleusement respectées. »