Hier, le 12 juillet Enda inter-arabe a organisé une « Journée portes ouvertes » pour promouvoir ses actions et sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat.
Rencontre avec Mme Fatma Ladgham, responsable communication d’Enda inter-arabe.
– Quelle est la principale activité d’Enda inter-arabe et pouvez-vous nous donner quelques chiffres clés ?
Enda est une ONG de développement internationale qui a été créée en 1990 à Tunis par Essma Ben Hamida et Michael Philip Cracknell et membre du réseau Enda tiers monde basé au Sénégal. Enda a commencé avec des projets écologiques, notamment la rénovation du parc Ichkeul. Ensuite en 1995, elle s’est spécialisée dans la micro-finance.
En fin de 2015, Enda inter-arabe crée sa filiale Enda Tamweel, société anonyme de micro-finance offrant des produits et services financiers adaptés aux besoins diversifiés des micro-entrepreneurs tunisiens. Cette opération de filialisation a permis d’avoir deux institutions distinctes mais complémentaires: l’une offrant des services non financiers axés sur l’accompagnement social et entrepreneurial et l’autre offrant des lignes de crédit diversifiées et adaptées aux besoins.
Aujourd’hui, Enda inter-arabe touche essentiellement deux volets : l’habilitation économique et l’habilitation sociale. L’insertion économique vise la promotion de la culture entrepreneuriale, la création d’opportunités pour les jeunes et la consolidation des entreprises existantes gérées principalement par des femmes.
Enda inter-arabe a mis en place durant 2016-2017, le projet « Village entreprendre » avec un co-financement de la coopération suisse et a ciblé les jeunes de 18 à 40ans de 11 gouvernorats : les 4 gouvernorats du Grand Tunis, Kasserine, Le Kef, Nabeul, Sidi-Bouzid, Kairouan, Bizerte et Médenine. L’objectif de ce projet était la création d’emplois décents et durables, la dynamisation de l’écosystème de la micro et petite entreprise, la promotion de la citoyenneté et l’égalité entre les hommes et les femmes.
Fin 2017, les résultats ont même dépassé les objectifs fixés. Nous avons accompagné plus de 3300 jeunes dans différentes phases de développement de leurs projets, de l’idée à la création et puis la pérennisation de leurs activités, la population cible touchée se répartissait entre 66 % de femmes et 34% d’hommes. L’accompagnement s’articulait en trois phases principales : l’orientation, la création et le développement.
La dynamique entrepreneuriale créée autour de ce projet« Village entreprendre », nous a permis d’élargir notre offre d’accompagnement pour les jeunes et c’est dans ce cadre que nous organisons aujourd’hui des journées portes ouvertes visant la promotion de nos services et la sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat. L’idée est de créer un climat de confiance entre les jeunes et les formateurs/coach Enda, de présenter les différents programmes et projets pour permettre aux jeunes une meilleure orientation selon leurs profils et ambitions.
– En quoi consiste ces journées portes ouvertes à Enda inter-arabe?
Les journées portes ouvertes sont organisées à une fréquence bimensuelle et permettant aux jeunes d’avoir une information fiable et personnalisée selon leurs besoins.
Nos formateurs et coachs accompagnent les jeunes et les orientent sur le parcours qu’ils doivent suivre pour créer leur entreprise.
Notre équipe d‘accompagnateurs est pluridisciplinaire et se compose de psychologues, sociologues, marketeurs, juristes, fiscalistes et comptables . Elle permet un accompagnement exhaustif avec une prise en charge complète. C’est aussi un lieu d’échange entre anciens et nouveaux promoteurs favorisant le réseautage, le partage d’expériences réussies et l’apprentissage collectif.
A travers ces journées, Enda promeut son espace « El Kahina » en tant que laboratoire d’innovation et de stimulation de la créativité chez les jeunes. C’est un espace ouvert fournissant toute la logistique nécessaire pour les promoteurs mais aussi pour les jeunes voulant faire partie de l’équipe Enda en qualité de bénévole et voulant contribuer soit par des idées ou des activités dans leurs quartiers.
Y a-t- il des nouveaux projets en cours ?
Oui .« Le marché citoyen » visant le soutien des initiatives d’économie sociale et solidaire par la promotion d’un Label de Commerce social et équitable : » El kahina ».
Dans la continuité des programmes entrepris pour l’amélioration des revenus et des conditions de vie des petits agriculteurs notamment des femmes rurales agricultrices et artisanes, Enda inter-arabe a lancé en 2017 la création du premier label tunisien local de commerce social et équitable. Ce projet procèdera à l’enregistrement du label El Kahina et appuiera les productrices et les producteurs à s’organiser en structures professionnelles (OP) et appuiera des jeunes entrepreneurs à monter des plateformes de collecte et conditionnement suivant les exigences du cahier de charges du label ainsi la création d’une entreprise de distribution des produits labélisés à travers un circuit de commerce équitable « Le Marché Citoyen : Souk El Kahina ».
Cette dynamique innovatrice permettra d’améliorer les conditions de vie des femmes rurales agricultrices, promouvoir les pratiques commerciales équitables, mettre en valeur la transparence et la traçabilité des denrées alimentaires et soutenir les produits du terroir et l’agriculture durable
Nore deuxième projet en cours est « Aflatoun », pour initier les enfants à l’esprit entrepreneurial et à la citoyenneté.
Aflatoun est la première expérience en Tunisie en matière d’éducation sociale et financière pour les enfants et les adolescents de 6 à 18 ans. Cette initiative est le fruit d’une coopération avec l’ONG Internationale Aflatoun International, basée aux Pays-Bas. Elle vise à rendre les enfants et les jeunes socialement et financièrement autonomes pour devenir agents de changement de leur propre vie et pour un monde plus équitable.
Le Programme Aflatoun est fondé sur la conviction que les enfants du monde entier doivent avoir une compréhension de leurs droits et de leurs responsabilités.
Enda déploie aujourd’hui ce programme dans 5 gouvernorats touchant ainsi 400 enfants et cherche à créer une dynamique communautaire autour de ce projet par l’implication des jeunes engagés, la société civile et le ministère de l’éducation.
Après une expérience pilote et une évaluation positive, Enda vise aujourd’hui le déploiement progressif de ce programme dans les 24 gouvernorats de la Tunisie.