Le président de la République Béji Caïd Essebsi ( BCE ) s’est exprimé dans le cadre d’une interview exclusive accordée à Nesma tv et Elhiwar Ettounsi, hier soir, 15 juillet. sur la situation sécuritaire, la situation économique, le gouvernement de Youssef Chahed, la présidentielle de 2019 et le terrorisme.
Revenant sur le limogeage du ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem, il a affirmé qu’il a été surpris par le limogeage de l’ancien ministre de l’Intérieur. Dans le même contexte, il a affirmé que Lotfi Brahem a excellé dans son travail; cependant « son maintien ou son limogeage fait partie des prérogatives du chef du gouvernement », explique-t-il. « J’ai fait remarquer au chef du gouvernement que suite à la prise de cette décision, il devait assumer ses responsabilités », continue-t-il. BCE considère que le changement ou le maintien à son poste du ministre de l’Intérieur est un sujet qui aurait pu attendre et aurait pu se réaliser dans le cadre d’un remaniement ministériel, mais que Youssef Chahed a vu les choses autrement.
Par ailleurs, il a affirmé que deux changements n’étaient pas pertinents, à savoir: la direction des services de renseignement et la direction du terrorisme, notamment dans la conjoncture actuelle.
Répondant à une question relative à la présidentielle de 2019, le président de la République a affirmé qu’un chef de gouvernement ne doit pas penser à la présidentielle. « Une personne au gouvernement ne doit pas penser à 2019, elle doit penser à 2018 car si elle ne réussit pas son mandat, elle ne peut pas réussir en 2019 », estime-t-il.
BCE ne manque pas d’interpeller Youssef Chahed
Le président de la République considère que la situation s’aggrave en Tunisie et que cela ne peut pas continuer de la sorte. Il estime que pour répondre aux attentes des Tunisiens, le gouvernement doit être harmonieux et solidaire. Et d’annoncer que Youssef Chahed se doit de démissionner ou de demander la confiance au Parlement, conformément à la Constitution. Il a rappelé que tous les partis politiques sont favorables au départ de Youssef Chahed, à l’exception du mouvement Ennahdha, sous prétexte de stabilité politique.
Revenant sur la situation du pays, le président de la République n’a pas manqué d’affirmer qu’il s’agit d’une situation difficile. Concernant le terrorisme, il a affirmé que les forces de l’ordre et l’armée nationale maîtrisent la situation partout, à l’exception des montagnes qui se trouvent sur les frontières tuniso-algériennes. A cet égard, il s’est félicité de la coordination entre la Tunisie et l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme.
Revenant sur la situation économique, il a affirmé que le budget de l’Etat est en deçà des besoins réels de développement.