Fini le doute. Plus de place à la désillusion politique. Quelle analyse peut-on dresser de l’interview de BCE? Watfa Belaïd, présidente du comité central du parti Machrou3 Tounes, est revenue sur les déclarations du président de la République, Béji Caïd Essebsi.
Elle précise à cet effet: « Tout le monde attendait une déclaration du président pour une mise au point de la situation politique et surtout de sa propre position à lui, car beaucoup d’événements se sont produits, notamment le limogeage du ministre de l’Intérieur et les 150 nouvelles nominations des hauts cadres de la garde nationale. »
En somme, beaucoup de questions demeurent sans réponse, mais aussi la polémique qui a précédé son discours, certains parlant même de censure, en raison de la non-obtention de l’intégralité de l’interview avant diffusion, ce qui a poussé la chaîne El hiwar Ettounsi et Mosaïque fm à opposer un refus à la diffusion de l’interview. Mme Belaïd a ajouté: « La présidence de la République a publié en intégralité l’interview sur sa page dans les réseaux sociaux », ce qui prouve qu’il n’y avait aucune réserve d’émise.
Watfa Belaïd : un gouvernement de salut national ayant les mains libres
Mme Belaïd a souligné: « En tant que membre de Machrou3 Tounes, nous avons appelé depuis longtemps à la mise en place d’un gouvernement de salut national jusqu’à 2019, tout en ayant les mains libres; ce qui, à mon sens, est la seule issue à la crise politique dans laquelle nous vivons. De ce fait, le gouvernement et à sa tête son chef du gouvernement ont perdu l’appui des partis politiques, des organisations, à l’exception du mouvement Ennahdha. » Mme Belaïd précise: « Tout le monde est braqué sur 2019 et quand on est braqué sur les prochaines élections, on ne peut pas travailler comme il faut à mon sens. »
« Il est temps de mettre fin à la politique de l’autruche. Il faut regarder la réalité en face : ce gouvernement a perdu tous les appuis sauf celui du mouvement Ennahda. Mais si l’on estime que l’intérêt du pays prime, il faut tirer les conclusions qui s’imposent et ne plus tergiverser », a-t-elle conclu.